Je n’ai jamais souffert

JE N’AI JAMAIS SOUFFERT !
par Stéphanie
de base 7

Rigoler est la seule façon de voir le monde en couleur et d’oublier ses souffrances, de ne pas rentrer au dedans pour ressentir une émotion. A quoi sert de pleurer si ce n’est que pour nous faire du mal? Bannir la souffrance par le rire, par la joie. C’est comme ça que la vie doit être menée. A quoi sert la négativité? Si ce n’est à ne plus pouvoir avancer. Rester optimiste face à la vie. Sourions et la vie nous sourit! A quoi bon pleurer sur son sort lorsque l’on est en vie et que l’on peut conquérir le monde à la découverte d’une multitude de possibilités. Nous avons cette chance de vivre, de respirer, de sourire, alors profitons! Arrêtons de nous focaliser sur une seule passion ou un seul intérêt lorsque la vie nous montre qu’on peut profiter de tout, papillonner, butiner. Le temps défile à une telle vitesse, alors dépensons notre énergie et ne restons pas assis. Quelle perte de temps! On n’enferme pas un oiseau dans une cage, le jour où la porte s’ouvre, l’oiseau s’enfuira. Laissez-le libre car un jour il arrêtera de chanter.

C’est ainsi que j’ai mené ma vie, jusqu’à ce que mon corps fasse stop. Burn out. Classique. Je l’avais mené au bout, il m’a arrêtée. Des années de souffrances ignorées, de deuils non faits s’étaient accumulés et mon quota était dépassé. C’est alors que j’ai découvert l’ennéagramme, et que j’ai pu commencé à renaître. Lors de cette découverte, j’ai vu toute ma vie défiler: je n’avais pas pris conscience de toutes les souffrances enfouies, des enfermements que je ne voulais pas voir. Je suis tombée au plus bas, moi qui aimait tant la vie et qui souriait et rigolait à n’en plus finir. J’étais ce rayon de soleil, cette chaleur que je donnais à tous ceux qui m’entouraient: faire le clown, c’est ce qui me faisait vivre, vibrer. J’ai continué un peu de temps à dire que d’ailleurs je n’ai jamais souffert, que ce n’était rien, qu’il y a toujours pire ailleurs. Et quand les circonstances m’empêchaient de sourire, je m’effaçais, construisant peu à peu ma prison intérieure.

Le réveil n’a pas été brutal, tout s’est fait en douceur. Mon mental, c’est à la fois ce qui m’enferme : « la seule vie qui soit passionnante est la vie imaginaire », comme l’écrit Virginia Woolf; et ce qui me permet de me sortir de ma prison intérieure. J’ai réfléchis, écouté, puis j’ai ouvert les yeux, j’ai travaillé. Je voulais m’en sortir, arrêter tout ce que j’avais élaboré: une vie imaginaire où je me mentais à moi-même, à mon entourage, en criant que j’étais heureuse et que tout allait pour le mieux.

C’est là que j’ai su m’arrêter. J’ai appris à respirer, à ne plus bouger, à me recentrer, à vivre ici et maintenant sans imaginer ma vie. J’apprends à accueillir l’émotion la plus basse, recevoir son message et savoir qu’en faire. J’ai arrêté de dire ce n’est pas grave, j’ai affronté les conflits pour obtenir des réconciliations, j’ai senti mon cœur palpiter, j’ai eu ma première colère, j’ai pleuré de tristesse. C’est ainsi que j’ai trouvé la paix avec moi-même, pour être en paix avec le monde qui m’entoure. Cela fait un bien fou de pouvoir m’arrêter et apprécier juste le moment ici et maintenant sans penser au lendemain.

Hier, j’ignorais mon corps, je perdais ma respiration aux moindres paroles. Aujourd’hui, l’ennéagramme m’a permis de comprendre pourquoi et la méthode Vittoz m’a redonné accès aux sensations de mon corps, à des pensées plus claires, et ainsi à rejoindre mon cœur au plus profond. Je n’ai pas changé, j’ai trouvé le calme.

C’est alors que la foi a pu m’envahir comme une lumière. J’ai eu cette chance de vivre deux jours formidables en Module 2 auprès des panélistes et de mes amis de base 7. L’articulation de la connaissance de soi et de la vie de foi m’a procuré une chaleur et des réponses aux questions que je me posais. J’ai dit en panel que j’étais athée depuis des années, mais cela aussi est un mensonge : je n’y avais juste pas accès, je l’avais enfoui avec le reste. Alors le chemin est encore long: pendant 38 ans j’ai essayé d’avancer à la force du poignet, mais j’ai compris aujourd’hui qu’on ne s’en sort jamais seul. Merci à la thérapie du Docteur Vittoz et à l’ennéagramme articulés à la vie de foi! C’était un moment formidable.

Abba, le retour

ABBA, LE RETOUR
par François

 

 

A l’occasion de la sortie du nouvel album d’Abba, Voyage, quarante ans après le précédent, retour sur une success-story pop plus complexe en réalité qu’au premier abord.

Il est délicat de se lancer dans des hypothèses quant aux types et sous-types des quatre membres d’Abba de leur vivant. Je prends donc le parti de laisser à chacun son mystère et de me risquer à une hypothèse de groupe, comme on peut le faire d’un pays ou d’une communauté par ce qui se dégage de leur histoire et de leur musique; par analogie. Ici, clairement, c’est l’hypothèse 3 en survie qui m’apparaît.

Tentative d’explication.

Abba c’est d’abord un pays, la Suède. Notre base de l’ennéagramme est influencée par l’environnement dans lequel elle s’est développée (cf pour nos stagiaires les trois cercles horizontaux de la personnalité): ne pas oublier que la culture suédoise est gentille, lisse, très social-démocrate, bref sans aspérités (avec d’heureuses exceptions comme le cinéma de Bergman). Et que la base 3 s’adapte à son environnement.

Abba c’est ensuite un premier duo: Björn Ulvaeus et Benny Andersson qui composent ensemble une poignée de chefs d’œuvre à la fin des 60’s et qui s’enferment des semaines en studio vivant une intimité musicale rare.

Et puis Abba, ce sont deux couples: Björn épouse Agnetha (la blonde) et Benny Frida (la brune). Deux couples avec enfants, qui vivent une vie bien rangée à la maison et en studio. Pas de drogue, pas d’alcool, du sexe mais seulement en couples, mariés. Tout cela tranche avec la permissivité sans limite des 70’s. Un ensemble qui fait assez penser au sous-type survie.

Abba c’est surtout une machine à tubes, une entreprise incroyable. Avec leur manager Stig Andersson qui est un copain et participe parfois à la composition des arrangements, le groupe enchaîne les succès. Mais Abba c’est aussi une machine à fric qui révulse à l’époque le monde du rock. Prises de participation dans des entreprises pétrolières, construction d’un petit empire économique. Pas de souci, les familles sont bien à l’abri. Le mot sécurité du 3 en survie résonne allègrement.

Ce qui est passionnant c’est de considérer leur musique sous cet aspect-là également. Le côté kitsch, le mauvais goût des arrangements qui se veulent absolument grand public, consonnent avec celui des tenues, paillettes et autres fanfreluches. C’est d’autant plus intéressant que les premiers morceaux du duo, certes composés dans les 66-68, âge d’or d’une pop baroque à l’orchestration de haut-vol, faisaient montre d’une grande finesse de réalisation. Il faut se rendre à l’évidence: ce kitsch a été un choix, un choix pour toucher le plus grand nombre, des lycéennes fleur bleue aux ménagères en blouse. Et ça a marché. Et cette capacité à assimiler les codes de la mode disco et de la variété internationale, traduisent une exceptionnelle faculté d’adaptation. Mais pas dans un sous-type social car Abba n’est absolument pas concerné par le prestige. Le monde de la musique les regarde de haut: eux, ils vendent des disques, le reste leur est indifférent.

Mais on ne saurait en rester là. Les émotions sont très présentes dans la musique d’Abba, mais elles doivent passer au crible de la mise en mots, de la mélodie, mais aussi des arrangements qui viennent la recouvrir, la masquer, voire la contredire pour qu’elle ne soit jamais à nu. Comme si Björn avait volontairement travesti ses pépites mélancoliques derrière un voile de kitsch et de mauvais goût, pour que la tristesse insondable des morceaux ne soit pas repérée. Le trésor est caché, inviolable, peut-être même au groupe lui-même: accéder à l’émotion telle qu’elle est pourrait entraver l’efficacité. L’émotion est le moteur, mais elle est réprimée.

Le paradoxe est donc que, par goût d’une certaine réussite et d’un certain conformisme, mais aussi par souci de cacher ce qu’ils avaient de plus intime à livrer, les membres d’Abba ont déguisé leurs pépites pop en ritournelles de supermarché. Ils ont atteint ainsi leur objectif de réussite matérielle, à travers les émotions les plus profondes, sans dévoiler leur intimité. Et, réussite ultime, le monde du rock qui a méprisé Abba pendant des années reconnaît la beauté indémodable et la profondeur de leurs mélodies.

Pour finir, une anecdote frappante. Un des tubes d’Abba, une de leurs chansons les plus poignantes est The Winner takes it all qui évoque la séparation du couple Björn-Agnetha. Et bien, Agnetha ose la chanter les larmes aux yeux à côté de son mari dont elle se séparait, tandis que lui a toujours nié que leur histoire avait inspiré la chanson, contre toute évidence…

NB
Sans doute ne suis-je pas objectif mais quand ma fille, de base 8 en tête-à-tête, chante cette chanson avec pour seul accompagnement sa guitare acoustique, c’est comme si l’émotion d’Abba pouvait s’autoriser à se manifester sans artifice, avec force et douceur.

 

 

 

 

 

Maïeutique

MAIEUTIQUE
par Aude

Je n’ai pas pris le temps de te remercier à la fin de ces deux jours de Module 2.

J’ai été renversée par la grandeur que chacun a réussi à exprimer de lui-même grâce à cet outil maïeutique qu’est l’ennéagramme.

Cela ne pourrait pas se faire sans ton doux et respectueux appui.

Je te remercie de m’avoir permis de pouvoir admirer la fragilité unique que nous portons tous.

Les clés de la forteresse

LES CLES DE LA FORTERESSE
par Ann

Nous voilà à Paris Nord en attente du Thalys qui nous ramènera vers notre Galilée.

Nos cœurs sont paisibles et nous sommes heureux d’avoir vécu ces deux jours à vos côtés avec le groupe.

Pour ma part j’ai eu du mal à quitter les lieux. Nous sommes restés flâner à l’orangerie Jean de la Croix, refaire un petit passage à l’oratoire Prophète Elie et visiter le musée du Père Jacques (très bien fait… très touchant).  Nous n’avions pas envie de secouer la poussière de nos chaussures, mais plutôt de nous laisser imprégner pour que la glaise reste bien collée et nous accompagne sur la route pour nous modeler.

J’ai été particulièrement touchée de sentir, comprendre peut-être,  à quel point chacun est en mode protection de son agneau intérieur. Toucher du doigt peut-être aussi que la traversée de la souffrance, de l’échec, peut être une des clés de la forteresse, une manière d’accepter de baisser la garde et de s’accueillir humblement avec plus d’authenticité.

Ce fut un cadeau que d’être là en la fête de sainte Thérèse d’Avila et de partager la liturgie des frères Carmes. Ce fut un cadeau que la présence du soleil.

Merci de ce qui en vous et par vous est au service de la Vie en chacun de nous.

 

 

 

Albert Camus et la base 4

ALBERT CAMUS
Un archétype de la base 4 en survie*
par Pascal

Celui que d’aucun appelait le philosophe pour classes terminales, Albert Camus, est né le 7 novembre 1913 à Mondovi (Algérie) d’une famille de petits blancs. Français par son père et majorquin par sa mère, il va perdre son père à la guerre de 1914 et ne le connaîtra jamais, ce qui chez cette personne vraisemblablement de base 4 va se marquer par un manque cruel. Il le retrouvera bien des années plus tard dans un cimetière de Saint-Brieuc.

Elevé sans père, sa grand-mère a la main lourde et règne sur sa mère, son frère aîné Lucien et lui. Sa mère, Catherine Sintes, est très douce, résignée, presque sourde, illettrée… Camus lui vouera une affection sans borne et lui dédicacera sa dernière œuvre en grande partie autobiographique, Le Premier homme. Enfant pauvre, mais chahuteur, ombrageux, excessif et sensible, très doué, son intelligence est précoce et brillante. Son instituteur, Louis Germain, le fera entrer au lycée; c’est à lui que Camus, un des plus jeunes lauréats, dédicacera son prix Nobel de littérature en 1957: « Après ma mère, ma première pensée a été pour vous. Sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien ne serait arrivé. » Chez Camus, l’intelligence du cœur est saillante.

C’est un homme sympathique, lui-même se décrivant comme un mélange d’Humphrey Bogart et de Fernandel. Son charme, son pouvoir de séduction était doublés d’un sens de l’humour dépourvu du moindre snobisme: quelque chose comme de l’authenticité… Il fut d’autant plus amoureux de la vie que sa survie fut très tôt menacée… Il souffrira toute sa vie, et durement, de tuberculose décelée à l’âge de 17 ans; ce qui ne l’empêchait pas de fumer, de boire et de ne pas dormir. Il y a chez lui une alliance d’urgence et de profondeur. L’homme est complexe, tourmenté, passionné, pétri de contradictions: il aurait pu dire de lui-même qu’il était une sorte de Don Juan et de Saint Augustin – qu’il admirait: fureur de vivre et intériorité créative. La tuberculose lui barrera l’accès à l’Agrégation, au football en équipe et l’empêchera de s’engager contre Hitler; il sera néanmoins résistant à Combat et failli être arrêté. Il décroche son DES de Philosophie sur le néoplatonisme et la pensée chrétienne, avec au centre Plotin et Saint Augustin. Ne pouvant être professeur, ni gagner sa vie comme écrivain ou par le théâtre, il sera journaliste. A 27 ans, il a terminé L’Etranger, avant 28 ans Le Mythe de Sisyphe, La Peste sera rédigée pendant la guerre en Haute Loire.

On peut admirer Sartre, on aime Camus. Ses écrits aident à vivre, parce qu’ils nous rejoignent: loin d’être hors sol, ils s’enracinent dans notre condition mortelle, souffrante et pourtant… belle: c’est le nihilisme positif qu’il partage avec l’existentialiste chrétien d’origine danoise Soren Kierkegaard. Si la condition humaine est absurde, c’est parce qu’il est confronté à la mort. Partant, dans Le Mythe de Sisyphe, et plus tard L’Homme révolté, il n’y a qu’une philosophie sérieuse, c’est le suicide. Face à l’absurde et face à la mort reste la révolte et cet absurde, il faut le vivre. Ne s’étant jamais considéré comme un intellectuel ou un philosophe (il n’y a pas d’école camusienne, de philosophie camusienne), il se voit plutôt comme un penseur, un moraliste. Mélancolique de nature et flegmatique, il fut souvent en proie au doute, au désespoir: au début des années 50 , il pensa même au suicide, comme sa femme Francine. Il faut imaginer Sisyphe heureux mais peut-on imaginer Camus heureux? La tragédie de l’existence est le moteur de la base 4.

Lancé dans le grand bain du journalisme, les textes qu’il a rédigés et la déontologie qu’il a énoncée sont enseignés dans les écoles de journalisme. Absence de neutralité et souci de probité, il les résume dans une formule qui se trouve aujourd’hui sur le site de Marianne: « Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti ». Avec Jean Daniel, son ami, il préconise: « Une idée, deux exemples, trois feuillets ». Ecrivain, journaliste, penseur, homme de théâtre, voyageur, il n’aime pas les tâches routinières, les travaux ou les horaires de bureau, il travaille la nuit. Il a horreur de la monotonie, des diners en ville; cela l’ennuie. Il a la volonté d’introduire le langage de la morale dans la politique. Animé par une quête de sens, sans mensonge aucun, il est allergique à tous les mots d’ordre, aux idéologies; il est exclu du parti communiste au bout de trois ans en 1937 car il en dénonçait les atrocités, comme d’ailleurs celles des fascistes, et n’adhérera jamais à aucune faction. Camus ne courtise pas les milieux politiques: en ce qui concerne De Gaulle, il l’estime mais s’en méfie. Dans ses carnets, Camus qualifiait les politiques d’hommes sans idéal et sans grandeur qui profèrent les mêmes mensonges. Il savait manier l’ironie et même la férocité, n’hésitant pas à qualifier certains politiques « d’inutiles voire de nuisibles ».

Pacifiste comme Niehbur et Mendela, il n’acceptera jamais le terrorisme: « La violence est à la fois inévitable et injustifiable ». Comme Hugo, il était contre la peine de mort. Le drame algérien le mina jusqu’à la fin de sa vie: il aimait ses concitoyens algériens des deux camps, tendant à les aider. Douée d’une grande compréhension du cœur, vertu de la base 4, il vibrait d’une intense émotion aux malheurs d’autrui.

Camus a eu plusieurs maitresses, essentiellement sa guide à New York Patricia Blake, Mi (Mette Ivers), mannequin danoise qu’il ira jusqu’à s’installer chez lui à Lourmarin, l’actrice Catherine Sellers; mais surtout en 1944 Maria Casarès, l’unique, la magnifique tragédienne avec qui il vit un grand amour.

L’athéisme de Camus se vit aux couleurs de la base 4: différent des autres, il le revendiquera toujours! « Je lis que je suis athée, j’entends parler d’athéisme; or, ces mots ne me disent rien, car ils n’ont pas de sens pour moi. Je ne crois pas en Dieu mais je ne suis pas athée » (Cahiers, 1er novembre 1954). Non seulement Camus l’incroyant ne méprise pas les gens de foi mais il les admire, les vénère parfois et dans une certaine mesure les envie, notamment Pascal ou Simone Weil. Mais tout cela ne peut rentrer dans un moule quelconque. En 1957 à Stockholm, où il est mal à l’aise car il n’aime pas les honneurs et se sent trop jeune avec une œuvre pas assez consistante, Camus déclare dans une conférence de presse ; « je n’ai que vénération et respect pour la personne du Christ et son histoire. Mais je ne crois pas à la résurrection ». C’est le matin de Pâques qui le sépare des chrétiens: « Je ne partirai pas du principe que la vérité chrétienne est illusoire, mais je ne peux y entrer. »

Passionné, bouillant, conquérant, aimant la femme, les femmes; on pourrait croire à un sous-type en tête-à-tête. Ce serait sans compter la confusion courante et subtile entre sous-type tête-à-tête et base 4. Car Camus est un être profondément relié à ses sens comme le sont les personnes en survie: le soleil, les plages d’Algérie où il se baigne, les monuments d’Italie, les sites de la Grèce. C’est un esthète qui aime le beau, mais qui possède une vitalité sensorielle très charnelle. Son écriture attentive à la nature, à la lumière, à la chaleur sur la peau, traduit ce rapport au corps qui caractérise les personnes en survie, même de centre tête ou cœur.

Il y a chez lui de l’intrépidité, une manière de se brûler les ailes de façon audacieuse, de se mettre en danger; typique de l’alliance du type 4 et du sous-type survie, qui est souvent anti-survie: pendant la guerre, assigné à une vie monastique en haute Loire, ce qui ne lui déplaît pas – intériorité d’une possible aile 5 et déploiement de créativité avec la Peste; il ne fume plus , ne boit plus et parle de chasteté. Il écrira: « la vie sexuelle a été donné à l’homme pour être son opium », et fera dire à Clamance dans Les Justes que la femme est tout ce qui reste du paradis terrestre: hommage où se retrouvent l’intensité du manque et du désir, la sublimation du tragique, la soif éperdue d’absolu…

* L’archétype est un représentant connu et supposé d’un type de l’ennéagramme, l’hypothèse reposant sur des éléments caractéristiques de sa vie ou de son œuvre. 

L’incroyable Hulk

Avec à gauche Greg Pak, un des auteurs du comik-book « Incrédible Hulk »

L’INCROYABLE HULK
par Damien
de base 1

Le Docteur Robert Bruce Banner, grand physicien nucléaire, a été bombardé de rayons gamma pendant l’essai militaire d’une nouvelle arme, alors qu’il essayait de protéger un jeune homme égaré. Tout le monde connaît la suite de cette histoire, parue en mai 1962, sous le nom de L’Incroyable Hulk, où le Docteur Banner devient ce colosse vert lorsqu’il est soumis à une forte charge émotionnelle.

Quand j’ai rencontré Hulk pour la première fois, je devais avoir environ 8 ans. C’était en regardant la série TV de 1977, interprétée par Bill Bixby et Lou Ferrigno, sur M6, au début des années 90. J’étais à la fois fasciné et sidéré par sa force titanesque, fruit d’une colère volcanique. Tout le contraire du bon Docteur Banner, qui lui, était d’un calme infini et d’une douceur bienveillante. Ce personnage, devenu mon ami, ne me quittera dès lors plus jamais. Et c’est bien plus tard, en partie à la lumière de l’ennéagramme que je compris pourquoi il résonnait si fort en moi.

Comment peut-on emmagasiner autant de colère et de tension sans se transformer en Hulk ?

On ne peut tout simplement pas. Du moins, pas sans conséquence psychique ou physique. C’est la leçon que m’a donnée cet anti-héros après avoir affronté l’épreuve du burn-out. La tension permanente, qui habite la personne de base 1, issue de la recherche viscérale du parfait, correct, bon et juste, n’est pas supportable. Elle doit s’exprimer par le corps, et ce à n’importe quel prix. Le sport, la méditation et autres pratiques liées au bien-être sont de bons moyens de la calmer. Dans la série TV, Bruce Banner passe sa vie à chercher une solution pour faire taire la bête qui est en lui, et ce, par tous les moyens scientifiques conventionnels ou non connus. Il néglige cependant une piste fondamentale, qui l’aide bien souvent à redevenir lui-même: la tendresse. Ce sentiment naturel que nous connaissons tous, peut être un antidote puissant, qu’il soit prodigué par nous-même, les personnes qui nous entourent, ou notre environnement de manière générale. Mais encore faut-il arriver à la reconnaître et se laisser toucher par elle pour la chérir aussi longtemps que possible. Cependant, la colère, comme toutes les autres émotions, doit s’exprimer et personne ne peut calmer durablement Hulk. Le Docteur Banner ne se rend pas compte que son combat est vain. Qu’il ne pourra plus jamais totalement contenir sa rage, sa colère, et que d’une certaine manière, c’est un cadeau du ciel. C’est ce que j’essaye d’appliquer dans mon quotidien. Ne plus chercher le contrôle permanent par peur de laisser s’exprimer la colère car cela ne se fait pas et pourrait blesser l’autre. De quoi ai-je peur au final? Qu’elle soit disproportionnée? mal comprise? injuste? Certainement… Le ressentiment gouverné par mon juge intérieur risquerait de me le faire payer très cher.

Comment peut-on exprimer autant de colère que Hulk tout en faisant le bien autour de soi ?

La colère a mauvaise presse, elle prend toute la place, fait du bruit, saccage tout sur son passage. Ne se soucie pas des détails, de la nuance, c’est un bulldozer qui ne s’arrêterait uniquement que si il tombait en panne d’essence. 

Une personne que j’apprécie beaucoup m’a dit un jour : “La colère n’est ni bonne, ni mauvaise. C’est ce qu’on en fait qui est important.”

Alors comment Hulk arrive à faire le bien? Car même s’il fait peur à presque tous ceux qu’il rencontre, il agit toujours pour le bien d’autrui. Est-ce que l’expression de cette émotion primaire serait bienveillante par nature? Sommes-nous libres de nos actions quand nous sommes en colère? Suis-je plus libre si je n’exprime pas cette colère? Beaucoup trop de questions pour une personne de centre-corps comme celle de la base 1. Tiens, le corps. N’y aurait-il pas là un enseignement à tirer? L’émotion s’exprime toujours à travers le corps et comme le disait le Dr Roger Vittoz : “C’est dans la justesse de la sensation que se trouve la sincérité de l’action.” Repasser par le corps pour écouter la sensation. Écouter ce qu’elle a à nous dire, puis trouver l’espace de liberté situé entre le stimulus et l’action qui permet le choix juste. Une ascèse. Le travail d’une vie.

Qui a le contrôle de l’autre? Hulk ou Banner?

Le contrôle est prédominant dans l’histoire de Hulk. Banner souhaite garder son contrôle pour empêcher Hulk de s’exprimer. Et le colosse vert, lui, souhaite éliminer Banner en qui il voit un faible incapable de régler les problèmes auxquels il fait face. Dans le comic-book, il existe différentes versions de Hulk. Il y en a une, toute particulière, qui a attiré mon attention. Elle se nomme Professeur Hulk. Il s’agit de la version unifié du personnage qui mêle la puissance de Hulk à l’intelligence du Docteur Banner. Plus de conflits intérieurs, de recherche du contrôle de l’un sur l’autre. Il semble enfin avoir trouvé la place qui est la sienne en acceptant cette partie de lui qu’il ignorait depuis ses origines. La paix, le bonheur et la sérénité semblent habiter le personnage qui a su regarder au delà de ses propres imperfections pour ne faire qu’un. Est-ce là l’objectif à atteindre? Toute une histoire, qui semble valoir le coup d’être tentée…

François Mitterrand et la base 5

FRANCOIS MITTERAND
Un archétype de la base 5 en social*

Secrète, distante, calme, cérébrale: ainsi voit-on la personne de base 5. François Mitterrand en serait-il un archétype?

Plusieurs pistes vont en ce sens, dont celle d’un centre d’intelligence mental: rapidité de l’intelligence, précision du verbe, recours au calcul rationnel.

Plus caractéristique peut-être, cette retenue, cette réserve que certains pouvaient juger hautaine ou froide. La personne de base 5 place ses interlocuteurs à distance, notamment pour ne pas être envahie émotionnellement et garder le recul nécessaire pour comprendre et contrôler son environnement: le regard de sphinx de François Mitterrand, son économie de paroles, ne sont pas sans y faire penser.

Et puis, il y a ce dont ses proches témoignent à la fin de l’excellent film documentaire de Jean Lacouture et Patrick Rotman: la capacité à cloisonner. Personne n’était en mesure de connaître l’intégralité de la vie de François Mitterrand. Il séparait rigoureusement sa vie privée de sa vie publique, et au sein de sa vie politique ou amicale ne mélangeait par les différents cercles. Jusqu’à la fin de sa vie, il continua à déjeuner une fois par an avec son vieil ami l’écrivain Jacques Laurent, homme de droite, qu’il avait connu avant-guerre dans les milieux étudiants royalistes de l’Action française, sans jamais la recouper avec ses amitiés politiques plus récentes.

Tout comme personne ne pouvait imaginer la profondeur de la relation amoureuse qu’il avait avec Anne Pingeot, la mère de Mazarine. Plusieurs lettres par jour, écrites passionnément dans le secret de sa chambre: l’émotion n’est pas étrangère à la personne de base 5, loin s’en faut; mais s’y abandonner pourrait brouiller la rationalité, c’est pourquoi elle se vit souvent dans la solitude, après coup, à l’abri des regards.

De même, les interrogations profondes de Mitterrand sur la mort et sur Dieu, furent-elles toujours partagées avec un petit nombre, sans doute les rares qu’il jugeait au niveau nécessaire pour avoir avec lui ce genre de conversation: conjugaison caractéristique de la base 5 de la recherche du sens et d’un certain élitisme.

Sans doute la carrière exceptionnelle de François Mitterrand tient-elle, non pas à cette passion de la réussite qui anime par exemple les personnes de base 3, mais à cette avarice de soi qui est l’excès de passion de la base 5. Mitterrand a eu cet art incroyable de donner peu autour de lui, sauf des positions d’honneur une fois qu’il sera élu, et de beaucoup prendre. Sans aucun doute y est-il arrivé car la supériorité de son intelligence, alliée au culte du secret et de la dissimulation, a-t-elle exercé dans son entourage une fascination rendant possibles tous les dévouements, même les plus irrationnels.

À ce stade, on ne peut pas omettre de signaler l’importance du sous-type social qui donne à ces personnes de base 5 une capacité à comprendre les fonctionnements collectifs, à parler en public, et aussi, pour le pire, à manipuler avec des accents déconcertants de sincérité.

L’efficacité dès lors devient redoutable, d’autant qu’en activant sa flèche 8, il est en mesure de déployer une puissance insoupçonnable habituellement. La fameuse campagne d’affiche de 1981, avec la chapelle en second plan, est d’ailleurs une illustration:  en mélangeant l’étiquette progressiste due au socialisme et la référence terrienne et ancestrale figurée par la chapelle romane, l’image donnait au candidat une stabilité que venaient renforcer le slogan, particulièrement réussi de sa campagne: la force tranquille.

* L’archétype est un représentant connu et supposé d’un type de l’ennéagramme, l’hypothèse reposant sur des éléments caractéristiques de sa vie ou de son œuvre. 

L’arc en ciel des émotions

 

 

L’ARC EN CIEL DES EMOTIONS
par Marie, de base 8
et Etienne, de base 6

 

 

 

C’est une fillette qui se prenait pour une guerrière, et qui luttait, seule, sur son cheval fougueux Colère, au milieu de l’hostilité d’un paysage aride.

Mais tout à coup, ô joie, après de rudes chevauchées inutiles, elle aperçoit le pont des émotions, sa planche de salut, qu’elle commence à emprunter avec bonheur. Ce pont arc-en-ciel , il lui a semblé tout d’abord tellement volatile et aérien, qu’elle n’osait s’en servir, de peur de tomber dans le précipice. Mais sa chaude palette de couleurs l’a finalement séduite et rassurée, et ce n’est désormais plus un ennemi à combattre, mais un outil bienveillant qui va l’emmener vers les riantes et prometteuses rives de la sérénité, lumineuses et verdoyantes.

Au milieu des flots déchaînés de la mer Peur, surmontés d’un bel arc-en-ciel apaisant, un jeune matelot souriant tient fermement le gouvernail du bateau Émotions. Après de nombreux essais infructueux et douloureux, il est enfin heureux, car il commence à considérer les éléments en furie non plus comme de potentiels ennemis à fuir, mais comme des compagnons de route avec lesquels il est possible de composer pour atteindre paisiblement le rivage. La devise du garçonnet pourrait être : «  Dieu ne nous a pas promis une traversée facile, mais une arrivée à bon port ». Alors, haut les cœurs et duc in altum !!!

 

Le garçonnet et la fillette se retrouvent avec bonheur dans le symbole de l’arc-en-ciel, leur aile 7 commune: à l’aide de ses chatoyantes couleurs, ils ont ainsi deux ailes pour construire ensemble de beaux projets dans l’humour et la fantaisie.

Ponce Pilate et la base 6

PONCE PILATE 
Un achétype de la base 6 en social*
par Jacques-Olivier
de base 6

Lorsque Ponce Pilate fait apposer l’écriteau INRI sur la croix où meurt le Christ, il agit en fin de compte par provocation envers les grands-prêtres du Sanhédrin. Il n’a pas digéré ce procès politique, au cours duquel il s’est trouvé en confrontation agressive avec eux. Avec une certaine ironie, il cherche à montrer la vacuité de leur revendication. « Jésus-Christ est le Roi des Juifs », tel est ce que Pilate décide de faire proclamer. Tout l’inverse de ce que les accusateurs voulaient. Loyal. Sceptique. Et même loyal-sceptique.

Au nom de ce gouverneur romain sont attachés beaucoup de termes de la base 6. Représentant de Rome et de l’ordre imposé en Palestine, il apparaît comme légaliste, gardien, loyaliste : « Tu refuses de me parler! Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher et que j’ai pouvoir de te crucifier? ».

Soucieux d’envoyer sans tarder le condamné à Hérode, il démontre ainsi qu’il ne supporte pas que les autres dérogent aux règlements et au bon ordre de la justice. Soucieux de passer pour obéissant, il se rappelle – dès le début du dialogue avec les Juifs – qu’il est soumis à une loi extérieure, celle de César. Qu’il ne peut se permettre une négligence. Son absence de prise en compte des remarques de sa femme Claudia Procula ne laisse pas entendre qu’il est habité par une loi intérieure, ce qui lèverait tout doute sur une hypothétique de base 1 pour cet homme en fin de compte assez précis et carré.

Il doute. Menant son enquête, il cherche à nourrir ses réponses en interrogeant tout le monde. Il interroge:
– les grand-prêtres du Sanhédrin (« Quelle accusation portez-vous contre cet homme? »),
– Hérode (ils en deviendront même amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant, nous rapporte un des évangélistes),
– Jésus-Christ lui-même (« Es-tu le Roi des Juifs? »),
– la foule (pour savoir s’il doit relâcher le Roi des Juifs, au lieu de Barabbas).

Il remplit une sorte de rôle d’avocat du diable : « Suis-je juif, moi? Ta nation et les grands-prêtres t’ont livré à moi; qu’as-tu fait? ». Son doute va crescendo jusqu’à l’Ecco Homo : « Voilà, je vous l’amène dehors, pour que vous sachiez que je ne trouve aucun motif de le condamner ». Il insiste. Contrastant avec la gravité et la dignité du silence de plus en plus marqué de Jésus, Pilate parle beaucoup, un autre symptôme des bases 6.

Le récit évangélique le laisse imaginer avec une très forte acuité d’attention (« Pilate, à ces mots, demanda si l’homme était galiléen »). Rien d’autre ne semble le déconcentrer de cette cabale qui tourne au fanatisme, de ce procès, et du mystère que lui inspire en fin de compte Jésus. Il observe. Plusieurs fois est utilisée l’expression « entendant ces paroles ». Une aile 5 ?

En fait, il a peur: de la foule, des grands-prêtres, de l’image qu’il peut donner ici et à Rome, peut-être aussi des réponses qu’il peut entendre du Christ, chez qui il ressent sans aucun doute quelque chose qui est au-delà de l’ordre de l’humain? L’évangéliste est sans ambages: « Quand Pilate entendit cette parole [nous avons une Loi, et selon la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu], il eut encore plus peur. » Il a non seulement peur, il redouble de peur. Sa volonté reste en dessous de sa conscience, de son devoir: faible, indécis, tétanisé, Pilate semble même à l’extrême esclave de viles passions, voire lâche.

Comment évaluer son courage, vertu de la base 6? Sa décision se cristallise dans ce fameux lavement des mains, et la tradition chrétienne a sans doute beaucoup trop associé Ponce Pilate à cette ultime scène du procès. Alors que l’échange des précédents versets est d’une densité incroyable de dialogue, requérant du courage et non des mondanités: « Qu’est-ce que la vérité? », ou encore « de qui procède le pouvoir? » Il sait aussi qu’il a pouvoir de vie et de mort, et donc que l’autorité qui lui a été conférée lui reconnaît une dose de courage pour envoyer l’un ou l’autre de vie à trépas. Ici, en livrant Jésus, contre sa conscience, contre l’avis de sa femme. Lorsque Jésus est amené à son prétoire, au tout début de ce procès politique, Pilate sort « pour aller au-devant d’eux ».

Bref, une sorte d’équilibre phobique/contre-phobique. La colère n’éclate pas chez cet homme qui nous apparaît bien cérébral, mais en filigrane on le perçoit continuellement agacé, crispé, presqu’excédé. Assez peu de traits de la base 6 sont moins flagrants, je relève surtout une difficulté de me prononcer sur son imagination? Quoique. Comment son cerveau mouline-t-il quand il demande au Christ: « Tu es donc roi? »

Enfin, et c’est presque le plus intéressant à remarquer, l’hypothèse de sa base 6 semble se confirmer dans le jeu des flèches 3 et 9. Le début du procès commence très sereinement. Pilate ne s’attend pas du tout à une crise, et propose derechef que les Juifs s’occupent eux-mêmes de cette affaire qui semble presque du droit commun : « Prenez-le vous-mêmes; et jugez-le selon votre Loi ». Cette zone de confort semble s’apparente à une flèche de sécurité venant de la base 9.

La fin du procès se termine par cette décision de livrer Jésus aux Juifs pour qu’ils le mettent à mort. Intérieurement tétanisé par la peur de mécontenter César, Pilate se concentre sur ce qu’il doit faire (1er indice: « Pilate, entendant ces paroles, amena Jésus dehors et s’assit au tribunal »; 2ème indice: l’inscription placardée « INRI » en est emblématique). Sa flèche de stress et de risque le fait basculer vers la base 3. Qui ira jusqu’à la dernière scène évoquant Pilate, quand Joseph d’Arimathie vient demander le corps, et que Pilate « ordonna de le lui remettre ». Un peu de 9 (être conciliant), un peu de 3 (être dans la complétude de l’efficacité de la mesure décidée), au service de la base 6…

En résumé, et en écho de cette loyauté à une loi extérieure, voici ce qu’écrivait Benoît XVI dans Jésus de Nazareth: « Il semble pourtant que Pilate ait éprouvé une certaine crainte superstitieuse devant cet étrange personnage. Pilate était certes un sceptique. Mais en tant qu’homme de l’Antiquité, il ne pouvait toutefois pas exclure que des dieux, ou à tout le moins des êtres semblables à des dieux, puissent apparaître sous l’aspect d’êtres humains. […] Je crois que nous devons tenir compte de cette peur chez Pilate: peut-être y avait-il quelque chose de divin dans cet homme. En le condamnant, peut-être se mettait-il contre une puissance divine. Sans doute devait-il s’attendre à la colère de telles puissances. »

Toutes sortes d’hypothèses ont fleuri sur ce qu’il advint de ce gouverneur romain. Peut-être même fût-il vainqueur de sa peur et mourut-il martyr de la foi, à l’instar d’un autre archétype de base 6, saint Pierre? Peut-être est-il enterré sur le Mont Pilate en Suisse? Ce sera aussi une occasion de relire les Mémoires de Ponce Pilate, d’Anne Bernet.

* L’archétype est un représentant connu et supposé d’un type de l’ennéagramme, l’hypothèse reposant sur des éléments caractéristiques de sa vie ou de son oeuvre. 

Porte d’entrée

PORTE D’ENTREE
par Clotilde

Encore un immense merci pour ce stage. Ce fut vraiment un moment court mais… intense.

Je suis venue comme une touriste et j’ai été plus que chamboulée, parce que mes limites et les croyances ont vraiment implosées.  Enfin une porte d’entrée où un fil à tirer que je cherche depuis un bon nombre d’années.

Le travail continue encore car les remous ne commencent à s’estomper que maintenant… Efficacité garantie.

Vous faites un très beau travail et surtout qui rapproche de Dieu et dans cette belle aventure c’est l’un des points principaux que je retiens. Merci encore pour votre bienveillance.