Archives de catégorie : Communiquer

Père et fils

PÈRE ET FILS
par Xavier
de base 7

Emile Friant

J’ai commencé le parcours ennéagramme il y a trois ans en ayant fait le module 1 dans un cadre professionnel et le module 2 avec vous. Cela m’a permis de comprendre un certain nombre de mécanismes et de modes de fonctionnement/approches du réel. Pour autant mes relations avec mon père concernant un sujet sensible – une maison de famille – étaient toujours compliquées.

En effet mon type 7 est plutôt porté sur la projection/vision et aime anticiper, organiser, prévoir. Or de nombreux sujets concernant cette propriété nécessitaient, à mon sens, un minimum de projections. A chaque fois que l’échange avec mon père portait sur le sujet, je le voyais fuir l’exercice et m’avouer à l’issue de nos échanges ressentir une forme de pression, de panique. Il avait l’impression d’être contraint par le temps, la situation. Dans mon esprit c’était tout l’inverse qui devait se produire: c’était justement en définissant une vision puis en planifiant et anticipant les différentes étapes d’un projet que mon père devait pouvoir être rassuré et ne pas être pris à la gorge en cas d’urgence!

Malgré l’ennéagramme, je ne comprenais pas mon père et le trouvais inconséquent et incapable de décider. Je trouvais qu’il subissait la situation. De son côté il me trouvait rouleau compresseur et un peu perché dans mes visions conceptuelles (quel rôle doit jouer une maison de famille? Quelle est sa vision de la retraite? …). C’est à l’issue du module 2 en écoutant le panel des bases 9 qu’un déclic s’est produit! J’ai émis l’hypothèse de ce profil chez mon père et j’ai commencé à aborder nos échanges de façon différente en lui faisant part de mes découvertes. Cela l’a vivement intéressé et après plusieurs discussions au sujet de l’ennéagramme, il a décidé de s’inscrire au dernier module 1 et… s’est assez vite reconnu dans le profil 9.

Il continue son parcours d’introspection et de progression comme moi le mien. On ne se comprend toujours pas au sujet de la maison (et d’autres sujets d’ailleurs) mais désormais on sait pourquoi. Les grands fruits de ces évolutions parallèles sont une meilleure compréhension de l’autre, une meilleure écoute, l’arrêt du jugement de valeur et surtout le lâcher prise! J’ai désormais pleinement conscience que nous avons chacun notre rythme propre et qu’il fera son chemin selon son tempo, avec ses propres prises de conscience et surtout ses propres objectifs, probablement assez éloignés des miens.

Sans enlever les difficultés/situations douloureuses … nos échanges, éclairés de la sagesse de l’ennéagramme, ont au moins permis un apaisement !

Si c’est pas beau ça !

Communiquer en 5 ?

COMMUNIQUER AVEC UNE PERSONNE DE BASE 5
par Mathilde
de base 5

NB : Les observations suivantes sont faites par rapport à mes attentes. Elles ne seront peut-être pas adaptées à votre interlocuteur qui, d’ailleurs, est le seul à pouvoir indiquer ses besoins.

RAPPEL : Rationnel, la personne de base 5 veut comprendre ce qui l’entoure en analysant et accumulent les connaissances. Il a tendance à s’isoler afin de réduire l’impact du monde extérieur, de se couper d’un excès d’émotions et de sensations pour adopter une position d’observateur. Il s’agit également d’une protection envers ses propres sentiments et désirs. L’objectif est de se protéger de toute intrusion.

COMMUNIQUER

POURQUOI ?

Tous les sujets intéressent la personne de base 5. Évitez simplement de parler de la pluie et du beau temps si vous n’avez d’autre objectif que de meubler la conversation. Elle préférera alors le silence. Elle peut se montrer intarissable pour vous transmettre ses connaissances et vous écouter assidûment parler des vôtres.

Il est également possible d’aborder des sujets beaucoup plus personnels et chargés d’émotions :
– sans aucune difficulté si c’est vous qui vous confiez
– suivant quelques recommandations dans le cas contraire.

NB : Ne le forcez pas à se confier ! C’est inutile ; son silence est redoutable! Vous ne pouvez que lui demander de le faire, l’encourager en précisant les enjeux (mieux le connaître, répondre à ses attentes, comprendre vos différences, chercher la vérité…).

AVEC QUI ?

Une personne de base 5 se laisse difficilement approcher. Elle évitera de prendre des risques: elle ne parlera que s’il peut faire confiance à son interlocuteur.

Quelques qualités à avoir :

– Ne pas être bavard
Ce qu’une personne de base 5 vous a confié à vous, c’est à vous qu’il l’a confié; ne le répétez pas! même si les informations peuvent vous paraître anodines. La Loi du silence est de rigueur; et c’est une loi très exigeante.

Le respect
Ne vous moquez ni de son silence ni de ses confidences. Vous serez parfois surpris par sa réserve (aucun thème n’est vraiment neutre: partager veut forcément dire se livrer, se dévoiler).

La délicatesse
Si une personne de base 5 ne veut rien dire, elle bloquera sa porte et il est inutile de vouloir la forcer: c’est impossible! Une personne de base 5 bloquée est incapable de parler.

MAIS

Son repli n’est pas toujours volontaire, c’est aussi un réflexe. Elle peut donc se retrouver prisonnière de son propre fonctionnement (ne plus savoir comment aller à la rencontre de l’autre). Encouragez-la doucement, rassurez-la! Vous pouvez tout obtenir par la douceur et la délicatesse.

La patience
Une personne de base 5 a besoin de temps pour analyser la situation, trouver les mots justes, s’assurer que vous l’avez bien comprise et gérer ses émotions. Si vous êtes pressé, abstenez-vous et choisissez un moment plus propice ou la conversation est vouée à l’échec. Elle ne vous en voudra pas (au contraire!) si vous lui dites : Ce que tu as à me dire m’intéresse. Je veux pouvoir t’écouter avec attention. Peut-on reprendre cette conversation dans une heure?

QUAND ?

Il n’y a pas tellement d’indication de temps mais il vaut mieux avoir un peu plus de cinq minutes devant vous.

Si c’est vous qui voulez lui parler de quelque chose d’important, évitez de le faire dans un moment de fortes émotions. Une personne de base 5 a des émotions très vives et redoute qu’elles n’explosent. Il a donc besoin de les approcher prudemment, les analyser, les ranger dans son petit cœur, les isoler les unes des autres; il a ainsi l’impression de les maîtriser et les craint moins. S’il y a trop d’informations à traiter en même temps, son cerveau dysfonctionne et c’est la panique!

Ce processus sera plus rapide si vous lui laisser quelques instants de répit sans parler ou en lui disant de petits mots gentils : Ne t’inquiète pas / Tout va bien se passer / Je suis là… Si elle n’y voit pas d’inconvénient, vous pouvez accompagner vos paroles de caresses ou gestes tendres. Le simple fait de lui poser une main sur l’épaule l’aidera à rester ancrer dans le réel, les sensations physiques, ce qui est très bénéfique en cas de tension.

Même si vous avez déjà la réponse à cette question, vous pouvez ensuite lui demander ce qui se passe. Cela lui permettra de formuler ses émotions. Vous pourrez alors transmettre votre propre ressenti. Elle sera sensible à la confiance que vous lui portez et sera rassurée: si vous vous confiez c’est que vous acceptez de vous montrer vulnérable et qu’elle peut faire de même.