Le kintsugi ou la valeur de la fêlure

tea_bowl_fixed_in_the_kintsugi_methodL’ART DU KINTSUGI
ou la valeur de la fêlure
Métaphore de la résilience

Le kintsugi, qui signifie littéralement jointure d’or, est l’art japonais de réparer une poterie cassée avec de la laque saupoudrée de poudre d’or. De tsugu: réparer, relier, transmettre et donner de la valeur. 

Il serait apparu lorsque, à la fin du XVème siècle, le Shogun Ashikaga Yoshimasa aurait renvoyé en Chine un bol de thé chinois endommagé pour le faire réparer. Le bol étant revenu réparé avec de vilaines agrafes métalliques, les artisans japonais auraient cherché un moyen de réparation plus digne, avec des jointures d’or. Le bol serait ainsi devenu plus beau qu’avant.

Très appréciée des Chajin japonais (pratiquants de l’art du thé), l’art du kintsugi a permis le développement d’une esthétique nouvelle, en créant l’idée de renaissance de la pièce originelle. Ainsi, loin de perdre sa valeur, les céramiques brisées trouvent une valeur ajoutée à la vente, après avoir été restaurée d’or et finissent par acquérir plus de valeur qu’une pièce intacte pour les collectionneurs.

La métaphore est dès lors facile à filer: la fêlure, loin de rendre caduque devient, par un soin d’or, le lieu de la valeur et du renouveau. L’art prend en compte le passé, l’histoire, les accidents: loin de les cacher et de dissimuler les réparations, il consiste à les mettre en valeur. La cicatrice devient richesse, raconte l’histoire et enseigne que l’épreuve n’est pas le fin mot, mais peut devenir une opportunité de croissance.

Jean Vanier n’écrit-il pas dans La Communauté, lieu du pardon et de la fête: « J’ai appris que, en chinois, le mot crise veut dire : occasion et danger. Toute tension, toute crise, peut devenir une occasion de vie nouvelle si nous l’abordons avec sagesse; sinon, elle peut apporter la mort et la division. »

Directrice !

journee_de_la_femmeDIRECTRICE GRACE A L’ENNEAGRAMME
par Sylvie
de base 6

Ce mail pour vous redire combien le stage ennéagramme m’avait apporté. En effet au mois de mars dernier ma directrice d’école m’a annoncé qu’elle me verrait bien devenir chef d’établissement  d’une école catholique sous contrat.

J’étais excessivement surprise et évidemment une grande peur m’a envahie.  Je savais que ça allait impliquer un changement d’école, aller dans un établissement inconnu avec des collègues, des élèves, des parents nouveaux. Bref, ne rien maîtriser et ça j’avoue que j’aime très très moyennement. Pour être précise l’entretien avec ma directrice et sa proposition me rappelaient le jour où j’ai fait du saut à l’élastique: j’ai peur, c’est normal, mais je le fais quand même pour avoir le plaisir de surmonter cette peur.

Or avec l’ennéagramme, étant 6, je suis plus rassurée sur ce sentiment, qui du coup, ne devient plus un frein ou un défi, mais fait partie de mon fonctionnement et je fais avec. Ainsi si je n’avais pas eu conscience de cette façon d’agir, je n’aurais peut-être pas accepté ce poste car contrairement à un saut à l’élastique, cela m’engageait sur du long terme et ma peur m’aurait peut-être indiqué de ne pas y aller. A priori j’avais deux ans devant moi, sauf que le diocèse m’a proposé un poste pour septembre et évidemment j’ai accepté. Je vais donc passer de mon CM1 à chef d’établissement en étant à mi-temps en petite section de maternelle.

Et je redis souvent à Bruno que si je n’avais pas fait le stage ennéagramme, je n’aurai sans doute pas accepté ce nouveau poste. Donc un grand merci de nouveau.

J’aimerais évidemment compléter avec le module 2. Et pourquoi pas, vous demander de faire une formation dans mon école. Je pense que cela apporterait énormément.

Il y a de belles perspectives.

En quête de sens

EN QUÊTE DE SENS
Quatre formateurs à l’Ennéagramme
invités par Sophie Nouaille à Radio Notre-Dame
Le 12 avril 2018

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Qu’est-ce que l’Ennéagramme ? Quel est son lien avec la vie chrétienne ? Quels en sont les écueils ? Quelle en est la fécondité ?

Autant de questions auxquelles ont répondu Etienne Séguier et Valérie Maillot, formateurs de la Tradition Orale d’Helen Palmer et David Daniels par Eric Salmon, ainsi que Dorothée Nicolas et Thierry Grandjean représentant l’école de Riso Hudson.

Un vrai beau moment de radio et de partage autour de ce bel outil de connaissance de soi et de miséricorde, pour oser être vulnérable et retrouver des visages de ressuscités.

Retrouver ma liberté

FullSizeRender-04-02-18-12-22RETROUVER MA LIBERTÉ
par Bénédicte

Avant toute chose, je tenais à vous remercier encore, toi et François, pour les deux jours que vous m’avez permis de vivre.

Je suis rentrée hyper bien (tête, cœur, corps!), confiante, sereine et pleine de joie.

Vous m’avez permis de retrouver ma vraie liberté. J’ai encore compris beaucoup de choses sur mes choix, mes erreurs et mes réactions. Je crois même que je me suis pardonnée à moi-même certaines choses.

Et tout çà sans violence, dans l’accueil de ma personnalité dans laquelle j’étais en train de m’enfermer. La reprise a été un peu hard, je dois bien avouer. Et la suite me parait un peu floue même si je sais par quoi commencer… La prière et la confiance me guideront pour la suite…

Mais sans vous, sans votre approche si juste et si respectueuse de notre personne, je n’y serai pas arrivée, pas si vite et pas si calmement.

Et puis ça a été aussi l’occasion de faire de magnifiques rencontres et je suis sûre que je garderai des liens avec certains et certaines…

Alors MERCI…

J’ai hâte de continuer même si je sais que je vais encore creuser et travailler sur mon type d’ici là.

Arc-en-ciel ! Métaphore de la base 4

23722350_1513850952038495_6990909231906317587_nARC-EN-CIEL !
par Magali
de base 4

Je suis les couleurs, je me dépose, lumière et sombre, dans les vastes prairies de papier ou les transparences des âmes, je prends l’essence des arcs en ciel.

Je suis musique ou bien les voix, j’excite les intelligences pures ou les corps déformés, je saisis le tempo dans la vibration des anges.

Je suis les odeurs, je distille des poivres et sels dans les airs naturels ou les coiffures raffinées, je transforme la fragrance d’une brioche, un levain rare ou un encens solitaire.

Je touche, je presse, je console, je prends la tendresse dans les mains chaudes d’un aimé.

Je suis le rire, la paillette, j’exulte de sensualité, je pleure seule l’enfant abandonné.

J’ouvre un sillon singulier, j’embrasse une nature, une culture, une forme de spiritualité.

Je m’abreuve de l’univers, torrent de la cohérence et de l’amour premier.

De la lucarne, j’essaie de penser, je souris à la lune : je veux juste lester la création originale, d’un zeste de citron.

Ça pique le soleil, c’est bon pour le réveil.

 

Vittoz & Co

1560736_235428763303972_1500743552_nVITTOZ : UNE MÉTHODE DE PSYCHOLOGIE POSITIVE OU DE PLEINE CONSCIENCE INTÉGRÉE ?

Par Patrick Bobichon
Coordinateur national IRDC pour l’étude FOVEA

La méthode Vittoz a pour but de développer l’état de présence dans l’instant présent, par l’utilisation pleine et entière de ses cinq sens, l’accueil et la conscientisation de ses états corporels et émotionnels,  une clarification de sa pensée pour redevenir pleinement acteur dans sa vie quotidienne.

Le terme de psychologie positive est apparu la première fois dans le livre de Abraham Maslow en 1954 « Motivation et Personnalité », dont le dernier chapitre s’intitule « vers une psychologie positive? ». A cette époque, certains psychologues ont commencé à se préoccuper de plus en plus de la promotion de la bonne santé mentale, et non pas seulement du traitement des maladies mentales. La psychologie positive a été officiellement initiée en 1998 par Martin Seligman, président de l’Association Psychologique Américaine, en affichant clairement sa préoccupation de rééquilibrer ses efforts entre le traitement des troubles psychiques, et l’étude des facteurs psycho-sociaux pour promouvoir l’épanouissement, la recherche de sens et le bonheur des personnes.

Or, l’intuition première du docteur Vittoz, en proposant sa méthode, était de rendre chaque personne autonome et actrice dans le traitement de « ses troubles pathologiques »,  en l’aidant à utiliser son cerveau d’une manière plus équilibrée et plus souple, en lien avec un ancrage corporel plus dense, pour lui permettre de développer sa capacité à agir, à choisir et à s’engager plus librement dans toutes les situations de la vie quotidienne. Dans la lignée de la psychologie positive, qui encourage la pratique d’exercices dans le but de modifier son état vers plus de bien-être, le travail thérapeutique en Vittoz passe par l’expérimentation d’exercices, que chaque patient va pouvoir intégrer dans son quotidien, suivant son propre rythme. Il réapprend à exercer sa liberté en prenant conscience et confiance en soi, et apprend pas après pas à s’accepter avec plus de bienveillance et moins de jugement.

Par ailleurs, les approches de Pleine Conscience se sont développées depuis une trentaine d’années, sous l’impulsion de Jon Kabat-Zinn, Professeur de médecine. Il définit la pleine conscience comme « un état de conscience qui consiste à porter son attention intentionnellement sur l’expérience du moment présent, sans jugement ». Il a développé le programme de MBSR (Réduction du Stress Basé sur la Pleine Conscience), basé sur une approche méditative. Christophe André, psychiatre et psychothérapeute, a largement participé à son introduction en France, notamment dans le milieu hospitalier.

Contemporain de Freud qui a inventé la psychanalyse, le docteur Vittoz  a choisi délibérément de s’inscrire dans une approche dans l’ici et maintenant. En effet, il constatait que ses patients étaient très rarement dans l’instant présent, mais plutôt dans des ruminations par rapport à leur passé, ou dans des anticipations anxieuses par rapport à l’avenir, par définition incertain. Sa méthode apprend à accueillir la réalité de l’instant, aussi bien la réalité extérieure de son environnement ou de sa situation actuelle, que sa réalité intime, que sont ses pensées, ses sensations corporelles et ses émotions.

Dans les faits et par la pratique, la méthode Vittoz est une approche qui développe la pleine conscience (ou présence attentive). L’originalité de la méthode Vittoz est que c’est une approche qui propose des pratiques intégrées au quotidien, c’est-à-dire qu’elle n’exige pas de prévoir un temps supplémentaire à caser dans son emploi du temps, mais elle se pratique dans les actes du quotidien, où au fil de la pratique, la personne sort de ses automatismes pour mettre plus de conscience dans ses journées.

Une étude scientifique est en cours depuis 2013 pour valider les appports d’un programme de 8 semaines basé sur la méthode Vittoz, pour la prévention du stress et la promotion du bien-être individuel. Ce programme se nomme FOVEA: Formation Vittoz à l’Expérience Attentive. Cette étude est pilotée par Rebecca Shankland, Maitre de Conférence en Psychologie et Responsable du DU de psychologie positive  à l’Université de Grenoble, en collaboration avec l’IRDC (Institut de Recherche et Développement du Contrôle Cérébral).

La Méthode Vittoz s’inscrit donc bien au carrefour de la Psychologie Positive et  de la Pleine Conscience. En effet, les premiers résultats partiels de l’étude FOVEA confirme que ce programme donne des outils concrets et pratiques pour apprendre à mieux gérer son stress perçu, à développer son état de présence et d’attention dans l’instant présent, et à améliorer ses compétences émotionnelles. L’intégration de l’approche Vittoz vise à accéder à un mieux-être,  à reprendre le contrôle de sa vie et à développer des relations plus bienveillantes avec soi et avec les autres, qui contribuent à redonner sens et plaisir dans son quotidien, dans la conscience de l’instant présent.

 Alors, Vite-Osez l’expérience Vittoz !

Pour plus de renseignements sur les liens possibles entre la Psychologie Positive et Pleine Conscience et l’actualisation des études de Recherche en cours sur le sujet, vous pouvez cliquer sur le texte co-écrit par Rébecca Shankland et Christophe André (transmis avec l’aimable autorisation de Rebecca Shankland)

 Shankland, R. & André, C. (2014). Pleine conscience et psychologie positive : incompatibilité ou complémentarité  ? Revue Québécoise de Psychologie, 35, 157-178.

Sixième sens

SIXIEME SENS
par Benoît
de base 6

Lundi matin, 6h45, SMS de mon patron : Passe à mon bureau quand tu arrives… Le monde s’écroule… C’est certain je suis viré! Il s’est finalement rendu compte que je n’étais pas au niveau… La fin de trajet se passe dans une profonde angoisse, qui s’amplifie au fur et à mesure du vagabondage de mes pensées: Comment vais-je faire pour trouver un nouveau job et lequel… ma famille, comment la faire vivre… la maison, le crédit… comment faire face? Le vélo se met à accélérer, se transforme en train à grande vitesse du questionnement… Combien de fois n’ai-je ressenti ce genre de pressentiment désagréable? Combien de fois cette mécanique infernale s’est-elle mise en marche? Trop souvent sans doute!

Et pourtant si l’on savait vraiment! J’arrive au bureau, et mon patron m’accueille avec un grand sourire: J’ai une mission à te confier

Tout ça pour ça !

Ce 6e sens, celui qui vous fait devenir deviner ce qui va se passer, qui vous fait détecter les signaux faibles avant les autres, celui qui vous permet d’évaluer les risques, d’anticiper les dangers, et que tant de monde semble vous envier… S’ils savaient! Mal utilisé, mal borné il peut être ravageur, destructeur, annihilant toute capacité à penser, à agir, à ressentir même. Ajusté, travaillé, canalisé, c’est un formidable outil, libérateur qui vous aide à dépasser vos limites, avoir un temps d’avance, à être libre…

Heureusement que tu réussis, avec les parents que tu as !

L’ennéagramme m’a libéré, en me donnant les moyens de mieux gérer ces passages délicats. Il m’a aussi aidé à mettre de l’ordre en moi, à reconstruire une forme de confiance en soi blessée. Blessure inscrite au plus profond de moi et qui a certainement commencé à se cicatriser lorsqu’à 38 ans j’ai entendu mon père me dire pour la 1ère fois: Je suis fier de toi. La blessure est là cependant encore, et demande à être soignée sur le long terme.

Cette envie de plaire, d’être aimé non pas pour ce que j’étais mais pour ce que je croyais que les autres voyaient en moi m’a longtemps pesé, empêcher de respirer et d’exister, d’être moi-même et de m’aimer. Toujours faire plaisir, toujours réussir, ne jamais faiblir, être à la hauteur, inoxydable, indestructible… C’est lourd sur les épaules! Aujourd’hui encore, même si cela va mieux, j’ai encore ce sentiment de ne pas être à la hauteur des attentes de ceux qui comptent pour moi.

Aime-toi tel que tu es, voilà le chemin de vie qui s’offre à moi et qui aujourd’hui me guide et construit peu à peu celui que j’étais, mais sans le savoir. Vaste chantier, mais tellement motivant: la vie est belle et nous tend les bras; elle n’attend que nous, ne la laissons pas s’impatienter !

Inné-acquis ?

David Daniels

David Daniels

INNE – ACQUIS
Les découvertes de la science au regard de l’Ennéagramme

Cet article de David Daniels, fondateur de la Tradition Orale de l’Ennéagramme avec Helen Palmer a été publié par ses enfants à titre posthume, comme son ultime étude. Eric Salmon en donne la traduction dont voici quelques extraits. David part d’une étude scientifique portant sur 133 enfants (66 garçons, 67 filles) de 1956 à 1970. Son intérêt principal réside en ce que les deux chercheurs qui entreprennent cette étude relèvent neuf caractéristiques du tempérament dans la tranche d’âge de trois mois à dix ans qui correspondent étrangement aux modes d’attention des types de l’Ennéagramme

« Pour la crédibilité et la légitimité de l’Ennéagramme, cette étude est une vraie bonne nouvelle: elle est unique en son genre et fait référence dans le monde entier. Dans la même dynamique que les neurosciences, il semble que, dans ce que nous sommes, la partie innée de nous-mêmes soit plus grande que tout ce que l’on avait pu supposer. Chacun d’entre nous aurait une ou plusieurs réponses à l’environnement particulière dès l’âge de trois mois et récurrente sur la durée jusqu’à au moins dix ans. […]

Ce que nos réactions somatiques révèlent de ce que nous sommes

Avez-vous remarqué qu’en plus d’une structure de caractère particulière (facilement identifiable grâce à l’Ennéagramme), nous manifestons aussi des schémas somatiques tout au long de notre vie? Par exemple, nous pouvons remarquer qu’une personne est plutôt calme, renfermée, prenant du temps pour répondre aux situations, alors qu’une autre peut être plutôt bruyante, avec une réactivité rapide, voire confrontante? Certains d’entre nous sont davantage extravertis, alors que d’autres seront plutôt introvertis; certains d’entre nous plutôt facilement irritables, d’autres rarement énervés; certains réagiront agressivement, d’autres réagiront gentiment ou pas du tout.

Avons-nous choisi comment réagir aux situations quand nous étions petits? Ou est-ce que quelque chose en nous, quelque chose qui dépend de la façon dont nous sommes conçus, a choisi la réaction apparemment automatique à notre place ? Les mères disent souvent qu’elles ont vécu une expérience différente de chaque petit enfant, même in utero.

Pourquoi ?

C’est l’heure de parler du tempérament, c’est-à dire de la nature innée de la personne, d’autant plus que cela détermine beaucoup de notre comportement automatique habituel. C’est ce qui s’active pour mieux faire face et répondre à l’environnement. Personnellement, je sais que j’ai lutté avec mes schémas somatiques tout au long de ma vie. Ceci dit, mon travail sur moi a changé la façon dont je manifeste et gère ces schémas; je  suis maintenant moins dépendant d’eux. J’ai construit des capacités à répondre différemment aux situations, ce qui n’empêche pas le schéma originel d’être toujours là et  de toujours surgir comme première réponse possible.

Par exemple, en tant que type 6, je sais maintenant que j’amplifie facilement les situations potentiellement dangereuses et tout ce que je considère comme non fiable, mais j’ai appris à identifier ces tendances et à travailler dessus. Je peux maintenant appuyer sur pause et me demander comment j’amplifie le scénario catastrophe d’une situation donnée.  Apprendre à réguler me donne la possibilité de garder mon anxiété sous contrôle et me libère d’autant des contraintes habituelles de mon schéma réactionnel inné (générateur d’anxiété).

Alexander Thomas et Stella Chess, dans leur étude réalisée entre 1956 et 1988 (voir Thomas & Chess : Temperament and Development, New York, Brunner/Mazel, 1977) ont découvert neuf, oui neuf styles de tempérament chez les très jeunes enfants, âgés de 3 à  18 mois… Les enfants de moins de trois mois n’avaient pas été retenus dans leur étude parce que le temps et l’investissement pour examiner ces enfants les plus jeunes étaient trop élevés. Sur la durée, le développement continu de ces neuf schémas  (types) a été également reconnu. Ci-dessous les neuf tempéraments décrits par Thomas et Chess. Remarque : dans leur étude longitudinale, aucun tempérament n’était plus ou moins émotionnellement sain qu’aucun autre.

Remarquables découvertes, car elles établissent qu’il y a davantage en nous que la partie acquise/éducative dans ce que nous sommes et sommes devenus. Également intéressant, le fait que ces neuf tempéraments identifiables s’alignent si bien avec les neuf structures de l’Ennéagramme. Comme je l’évoquais plus tôt, de nombreuses mères ayant eu deux enfants au moins témoignent de  grandes différences  entre les personnalités de leurs enfants, y compris au niveau de leur activité et de leurs mouvements in utero. Même s’il y a de nombreuses variables possibles auxquelles attribuer ces différences, le tempérament inné,  tel qu’il se développe in utero, pourrait bien s’avérer un facteur signifiant.

Le tempérament, tel que nous pourrions le comprendre, est  une façon dont nous sommes biologiquement organisés, profondément ancré dans notre soma, il est le système de réponse fondamental de notre corps. Travailler avec notre tempérament pour modifier notre système de réponse demande du temps et une certaine conscience de soi, mais ce travail peut mener à une plus large flexibilité de réponse. Cet objectif vaut la peine dans le champ de notre travail sur nous-mêmes. Gardons bien présent à l’esprit qu’il ne s’agit pas de changer un tempérament pour un autre, parce que ça, c’est extrêmement difficile, voire impossible. Il s’agit plutôt de comprendre le fond de notre tempérament, de l’accepter, d’en voir les bénéfices, et d’essayer de l’élargir en travaillant sur nous.

Par exemple, un enfant de type Trois avec un niveau d’activité élevé est souvent considéré comme hyperactif, puisqu’il ne ralentit que rarement pour prendre conscience de ses sentiments dans le flux de l’action. Or, comme l’action est fondamentale dans son tempérament, il/elle n’a qu’une envie: faire quelque chose, demeurer actif, occupé, en mouvement.

Avec l’enfant de profil Quatre, le tempérament associé est d’humeur changeante, ce qui veut dire basculer de sentiments positifs (joie et euphorie) à des sentiments négatifs, comme la tristesse ou le manque affectif, qui renforcent la croyance que l’on est déficient ou anormal. Le chemin de développement de cet enfant passe par apprendre que les sentiments ne sont pas forcément valides. Avec le temps, ils doivent devenir conscients qu’une croyance négative de base peut impacter leurs sentiments autant que quelque chose d’extérieur qui les percuterait violemment. Autrement dit, les sentiments sont guidés par la connexion et l’amour (pour soi-même et pour les autres) ainsi que par les défis que nous rencontrons à certains moments, et sont d’autant plus  authentiques qu’ils n’émanent pas d’un sens inné de déficience.

Un enfant de base Huit exprime une certaine intensité et une forte réactivité; c’est un enfant qui n’aime pas qu’on l’empêche de faire ce qu’il/elle veut. Le chemin de développement consiste à élargir la gamme de ses impulsions pour inclure dans son schéma de réactivité des réponses plus tempérées, et remarquer aussi combien des réponses fortes peuvent impacter les autres. Enfants, ils peuvent grandement souffrir d’être punis pour leur exubérance ou leur explosivité, ce qu’ils peuvent internaliser comme injuste et douloureux et en arriver à croire qu’ils sont fondamentalement destructeurs d’une façon ou d’une autre. […]

En lisant cet article, prenez le temps de réfléchir à votre propre tempérament – ou à son équivalent sur l’Ennéagramme – ainsi qu’au tempérament de vos proches. Réalisez combien cette compréhension peut faire la différence sur comment vous réagissez envers vous-même et envers les autres. Evaluez combien cette compréhension, basée sur votre propre profil, peut faire la différence à votre ouverture au changement – flexibilité de réponse – et à un chemin de développement constructif. […] De mon point de vue, ce genre de connaissance donne toute sa valeur à l’Ennéagramme. Avoir à notre disposition un outil qui peut impacter si fortement nos interactions […] est le plus beau cadeau que je puisse imaginer. […] »

 

Une biche : métaphore de la base 6

27067891_544132789281777_7422063795849597582_nCOMME UNE BICHE DÉSIRE L’EAU VIVE
par Constance
de base 6

Dans un sous-bois sombre et épais (de Lozère pourquoi pas…), une biche est tapie. Les yeux écarquillés, les oreilles dressées, elle est aux aguets. Elle a soif. Elle crève de soif. Et elle est seule. Mieux vaut être seule que mal accompagnée… Mais le ruisseau est de l’autre côté, loin, là-bas. Et le reste du troupeau est de l’autre côté, loin, là-bas…  Il faut traverser. Mais c’est si difficile une traversée…  Cette feuille qui vient de tomber pourrait annoncer le chasseur, cette fougère qui frémit pourrait cacher un sanglier, ce minuscule nuage qui voile à peine le soleil pourrait devenir orage, et même ce chevreuil qui te fait signe de la tête pourrait bien vouloir ta perte aussi…  Et puis le chemin tourne, là-bas, on ne voit pas ce qu’il y a ensuite… et si la montée était trop rude ? Et s’il y avait un fossé infranchissable ? Et si le petit troupeau ne l’acceptait pas ?… Et si… Et si…
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Et toi insolent petit oiseau qui sautille insouciant de branche en branche en gazouillant que tout va bien…

Piquée au vif, en un tour de sang, la biche bondit, et court, court… cent mètres, et se recroqueville sous une bruyère. Pas folle.

Ô quand comprendras-tu, chante le petit oiseau, quand comprendras-tu…

Que témérité n’est pas courage,
Méfiance n’est pas prudence,
Doute n’est pas réflexion,

Alors que tu sais si bien…

Que fermeté n’est pas dureté
Douceur n’est pas mollesse
Confiance n’est pas naïveté

Va, va… il n’y a pas de courage sans peur…

Et le petit nuage, poussé par le vent, disparait loin derrière la colline.

Tu as raison petit oiseau. Tout dans la forêt  n’est pas dangereux, et mauvais, et méchant… il y du Bon et du Beau…  Parce que tu dis vrai je te suivrai au bout du monde, et je pourrais mourir pour toi.

Et la biche de se lever, et de courir, courir vers le ruisseau…

Respire ! – chante l’oiseau – Va ! Cours ! Bois ! Vis ! Aime ! Et deviens…

Changement de regard

AAEAAQAAAAAAAAJ3AAAAJDE0ODJjNjYyLTM2MjYtNDU1Zi05YzcyLWM1NmIzOTNjMDI1Nw 2CHANGEMENT DE REGARD
par Giovanna
Formatrice et consultante
Retour d’expérience d’un cycle VITTOZ de 8 séances de 2h via le programme FOVEA

C’est mardi aujourd’hui mais cette fois-ci pas de formation Vittoz, cela nous manque déjà…

Je voulais te dire que j’ai répondu aux questionnaires envoyés par l’étude FOVEA et que je suis toujours très motivée pour la suite.

J’ai pu remarquer qu’à chaque nouveau jour une pratique Vittoz arrive et m’accompagne dans les différentes situations de la vie. C’est vraiment génial.

J’ai commencé ce premier module par curiosité intellectuelle et j’ai vite accroché à la méthode qui, pour moi, est très parlante et vivante.

Elle a changé aussi mon regard vis à vis de moi-même, des autres, des situations à gérer. Merci…