Sixième sens

SIXIEME SENS
par Benoît
de base 6

Lundi matin, 6h45, SMS de mon patron : Passe à mon bureau quand tu arrives… Le monde s’écroule… C’est certain je suis viré! Il s’est finalement rendu compte que je n’étais pas au niveau… La fin de trajet se passe dans une profonde angoisse, qui s’amplifie au fur et à mesure du vagabondage de mes pensées: Comment vais-je faire pour trouver un nouveau job et lequel… ma famille, comment la faire vivre… la maison, le crédit… comment faire face? Le vélo se met à accélérer, se transforme en train à grande vitesse du questionnement… Combien de fois n’ai-je ressenti ce genre de pressentiment désagréable? Combien de fois cette mécanique infernale s’est-elle mise en marche? Trop souvent sans doute!

Et pourtant si l’on savait vraiment! J’arrive au bureau, et mon patron m’accueille avec un grand sourire: J’ai une mission à te confier

Tout ça pour ça !

Ce 6e sens, celui qui vous fait devenir deviner ce qui va se passer, qui vous fait détecter les signaux faibles avant les autres, celui qui vous permet d’évaluer les risques, d’anticiper les dangers, et que tant de monde semble vous envier… S’ils savaient! Mal utilisé, mal borné il peut être ravageur, destructeur, annihilant toute capacité à penser, à agir, à ressentir même. Ajusté, travaillé, canalisé, c’est un formidable outil, libérateur qui vous aide à dépasser vos limites, avoir un temps d’avance, à être libre…

Heureusement que tu réussis, avec les parents que tu as !

L’ennéagramme m’a libéré, en me donnant les moyens de mieux gérer ces passages délicats. Il m’a aussi aidé à mettre de l’ordre en moi, à reconstruire une forme de confiance en soi blessée. Blessure inscrite au plus profond de moi et qui a certainement commencé à se cicatriser lorsqu’à 38 ans j’ai entendu mon père me dire pour la 1ère fois: Je suis fier de toi. La blessure est là cependant encore, et demande à être soignée sur le long terme.

Cette envie de plaire, d’être aimé non pas pour ce que j’étais mais pour ce que je croyais que les autres voyaient en moi m’a longtemps pesé, empêcher de respirer et d’exister, d’être moi-même et de m’aimer. Toujours faire plaisir, toujours réussir, ne jamais faiblir, être à la hauteur, inoxydable, indestructible… C’est lourd sur les épaules! Aujourd’hui encore, même si cela va mieux, j’ai encore ce sentiment de ne pas être à la hauteur des attentes de ceux qui comptent pour moi.

Aime-toi tel que tu es, voilà le chemin de vie qui s’offre à moi et qui aujourd’hui me guide et construit peu à peu celui que j’étais, mais sans le savoir. Vaste chantier, mais tellement motivant: la vie est belle et nous tend les bras; elle n’attend que nous, ne la laissons pas s’impatienter !

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