ACCORDS PARFAITS
Métaphore du couple
par Anne-Claire, de base 7
et Marc, de base 5
C’est une belle mélodie qui émane et retentit dans ce salon XVIIIème.
En s’approchant doucement, on peut percevoir deux sons bien distincts et leurs accords parfaits.
Ces deux instruments à cordes s’accordent. Ils jouent parfois ensemble, parfois à contre-temps ou encore l’un après l’autre ; l’un laissant la place à l’autre le temps de l’écouter, d’admirer ses arpèges et d’essayer à son tour d’élever ses notes, plus hautes encore, pour finalement s’élever mutuellement.
Le piano, lui, est stable, bien ancré sur le sol, imposant de prestance avec son bois bien poli. Il a belle allure dans ce salon! Mais attention, il ne joue pas pour tout le monde, son clavier est bel et bien verrouillé par une clé. Si vous regardez de plus près, il ne laisse rien paraître, mais sous son couvercle sont contenus tous ses arpèges. C’est assez rare qu’il laisse échapper ses harmoniques, celles qui lui permettraient de s’accorder avec l’extérieur.
Le violon, quant à lui, ne tient pas en place. Tantôt prêt à danser sur des airs celtiques, il aime à varier sans cesse et passer du classique au tzigane, de la complainte mélancolique à joyeuse. Sa table d’harmonie est légère et se laisse porter, amusée, par les consonances que lui fait découvrir son compagnon de pièce.
Voyez donc, ce petit instrument porte une attention toute particulière à tout ce qui peut attiser sa curiosité. Tout, pour ce jeune stradivarius au bois personnalisé, singulier et sculpté, peut être une source d’engouement, d’enthousiasme et d’idées nouvelles à apporter à sa volute. D’ailleurs, ce piano dans le coin de la salle, semble bien mystérieux parfois…
Les airs souffrotants ne sont point ses favoris, loin de là! Son archet préfère de beaucoup faire vibrer ses cordes pour égayer la mansarde qui l’entoure et faire valser son chevalet bien aiguisé. Ce n’est pas bien compliqué pour lui, il a plus d’une corde à son manche! Ses ouïes quant à elles, sont toujours bien ouvertes et recherchent sans cesse le sens profond de chaque vibration qui l’entoure. C’est notamment pour cela qu’il dispose d’une mentonnière, ceux qui l’approchent savent bien qu’ils peuvent se reposer sur lui.
Le piano à queue, pendant ce temps-là, observe. Parfois sans bouger une seule touche de son clavier. Craint-il que le violon ne s’approche trop près? Cherche-t-il à comprendre avec attention chaque mouvement qui l’entoure? Ou, pense-t-il,à ce moment-là,avec méthode, à la partition qu’il a sur son pupitre? Peu importe, mais bien qu’il utilise souvent sa pédale de sourdine, ce n’est pas un hasard qu’il possède une pédale de prolongation, pour sa patience légendaire, et une pédale forte, pour proclamer son désaccord, toutes dièses appuyées, quand cela semble nécessaire.
Mais, lorsque que ces deux instruments se retrouvent enfin, la résonnance ne fait plus qu’un.