Puissance de l’amour

PUISSANCE DE L’AMOUR
Témoignage de confinement /27
par Raphaëlle, de base 2 

Si l’on interrogeait mon mari (sans trahir de secret, il est de base 9) sur son ressenti en début de
confinement, peut-être évoquerait-il une forme d’effroi. Son ouragan d’épouse n’allait plus avoir
d’autre victime que lui pour déverser les flots de son amour, de son attention et de son temps…
– Dans les faits ça n’a pas eu trop l’air de le gêner d’être l’unique centre de mes attentions… :).  Au presque terme de cette situation imposée, quelques réflexions sur la force puissante de canalisation du 2 qu’est l’amour conjugal.

Il faut dire en premier lieu que notre confinement ne fut absolument pas total. Mon mari continuait de travailler à l’entreprise, et la cohabitation complète n’eut lieu que pendant une semaine de congé, choisie, et qui nous a fait découvrir, pour la première fois, la joie des vacances à la maison. À la 2 que je suis, certes persuadée qu’elle est merveilleuse et qu’elle a les solutions à tous les problèmes d’autrui, reste comme un étonnement permanent: celui d’être autant aimée. Car cette soif d’amour qui m’habite et me meut est toujours augmentée par l’idée de ne pas être aimable. Aussi les déclarations, les mots d’amour, les preuves d’amour sont-elles toujours d’une force inouïe pour combler un cœur qui en est assoiffé et qui les méconnaît souvent.

Et face à la tyrannie que peut imposer une personne de base 2 qui se respecte comme moi, tyrannie d’ailleurs toute en services et en excellentes dispositions, mon 9 de mari a su imposer un bouclier formidable: profondément, sincèrement, entièrement, il s’est mis à mon service: il a tout donné, sa vie, son temps, ses forces, ses efforts, ses faiblesses même, juste pour moi. Et il me l’a dit. Et redit. Et montré. Et devant cette disponibilité totale, et dont j’étais l’unique objet en ce temps de confinement, me voici totalement démunie. Car ce qui était mon privilège devient mon miroir. En réalité, rien ne canalise plus une personne de base 2 que cet amour qui se donne, que ce don complet. Car il lui impose de définir ses propres besoins, ses propres attentes, ses propres limites. Il l’installe dans cet émerveillement de la conscience d’être aimé. Il le plonge dans une confiance progressive de sa vraie valeur aimable, qui n’est pas dans le faire mais dans l’être même.

Et alors, rien n’est plus simple au 2 que de donner à l’autre le temps et l’espace dont il a besoin. Je dirais même plus ce temps personnel à chacun est un cadeau qui permet de goûter toute l’intensité de l’amour que l’autre nous a porté. En somme, si vous voulez qu’une personne de base 2 arrête de vous rendre service… n’y aurait-il pas moyen plus désarmant que de vous mettre à son service?

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