Archives de catégorie : Témoignages

Indispensable ?

INDISPENSABLE ?
par Muriel
de base 2

Quand le stage Ennégramme permet le chemin vers la connaissance et la compréhension de soi, quel émerveillement!

A la fin du Module 1, je ne savais pas si j’étais de base 2 ou plutôt de base 9… c’était frustrant cette incertitude.

Alors j’ai observé, qui j’étais avec les autres et mon fonctionnement dans le besoin d’être reconnue… Mon bien-être est lié à celui des autres: je suis donc de base 2! J’ai très vite compris qu’en me mettant au service de tous, j’étais dans une quête d’ amour et que j’étais surtout… épuisée! 

Le Module 2 m’a permis de partager avec d’autres personnes de base 2, et grâce à l’enseignement de Valérie et François, d’accepter ce ressort de la générosité que j’ai chevillé au corps,  en conscience. J’ai compris que donner et être au service de… tous azimut , était un mécanisme de défense de l’enfance, mais que cet élan c’est aussi mon talent. J’apprends aujourd’hui à mieux l’accueillir tel qu’il est et à dire non, petit à petit, pour que mon oui soit vrai!

Et puisque  l’amour inconditionnel de notre Mère universelle m’est donné, je me remplis de Lui!

Je reste  une personne empathique et dévouée, mais pour que mon don devienne gratuit, je m’efforce de planifier du temps pour moi, pour revenir à mes propres besoins: c’est dans cette mesure que je n’attendrai pas de retour.

J ‘arrête de penser pour l’autre (j’essaie!), de définir ses envies, car cet altruisme pourrait laisser place finalement au sentiment d’être indispensable: un excès de passion qui pourrait aller jusqu’à l’orgueil. Cette notion m’a été difficile à accepter. Je remercie vivement Valérie et François de m’avoir guidée sur le chemin de l’humilité…

Et portée par la Foi, je me réconcilie avec moi même. C’est une grande joie.

A bientôt pour le M3!

Un monde en bleu

UN MONDE EN BLEU
par Martine
de base 6

Mon monde à moi, c’est un monde en bleu
Oui, mais décrit sur toute sa gamme
Bleu… comme mes peurs

Peurs paniques, fulgurantes, incontrôlables,
Des toutes petites, des ridicules, des peurs de rien de tout: peur des araignées, peur de monter sur un vélo, peur des affreux rats, peur de tout et n’importe quoi…

Jusqu’aux plus profondes, jusqu’aux viscérales: celle d’affronter l’inconnu, la solitude, la souffrance, la dépression et surtout la pire de toute, la peur primale: celle du non-amour, celle du rejet, celle de la trahison, celle-là qui vient comme un poignard dans le creux de l’estomac, qui transforme tout en un immense vertige, la vraie, la bleue, l’abyssale. Quand la terre s’ouvre sous mes pieds en un gouffre sans fin et que cette panique me laisse au sol, vide et pantelante comme une épave rejetée par la mer, brisée, abandonnée, seule sur le sable. Celle dont je crains ne jamais pouvoir me relever.

Mais sur la palette de mes bleus, après l’ouragan, c’est le retour au calme. Et le bleu redevient lumineux, un bleu serein, un bleu d’azur. C’est le bleu des jours heureux où le soleil réapparaît dans un ciel uniforme. Cette peur, je l’ai vaincue. Pas seule, non, mais grâce à ce roc, à cette force vivante en moi plus que moi-même. Le bleu d’encre, presque noir s’est dissous. Je revois, je découvre la beauté de la nature qui m’entoure, je ressens l’amour de ceux que j’aime et qui sont là! La sève à nouveau circule dans mes veines, bleue. Là, devant mes pas, il y a un avenir, un nouveau, un magnifique chemin s’ouvre vers de nouveaux horizons, des horizons en bleu… Confiance! N’ayez plus peur…

Où es-tu?

OU ES-TU?
par Dominique

Ma femme et moi avons quitté les journées de M1 et M2, conquis d’avoir entamé une exploration de nous-mêmes et d’avoir expérimenté en bonne compagnie combien l’autre est nécessaire pour se connaître. Nous nous sommes ainsi abreuvés à la source en vérifiant avec émerveillement ce que la Genèse raconte depuis si longtemps: la vanité de vouloir s’en sortir seul. Le bon Dieu nous y cherche d’ailleurs: « où es-tu? », pointant le mystère que nous avons découvert. Nous ne savons en fait presque rien de la construction qu’est notre personnage, cachant sa vérité de feuillages.

Nous nous sommes pris au jeu des dévoilements des uns devant les autres. Il est moins austère et plus efficace que les raisonnements. Les rites des rencontres, épatants, facilitent la parole, jettent des ponts, alors que nous sommes installés naturellement derrière des murailles qui enfouissent les cœurs, maçonnées inconsciemment par nos histoires, pour se protéger des affronts à nos grâces initiales. Un architecte parlerait des leurs conséquences en styles fondamentaux plus ou moins mélangés et ornés.

Même si nous n’avons abattu qu’un premier mur, quelle joie d’avoir conscience d’être déjà plus vrais, apprenant en quelques traits que ces cœurs si protégés sont tous aimables malgré de belles différences! N’est-ce pas gagner ainsi un peu de miséricorde sur soi et les autres et ensoleiller les vies?

Saint Bernard nous engage à poursuivre et abattre les autres murs: « Nul savoir, si étendu qu’il soit, ne permet d’atteindre à la plénitude de la sagesse, sans la connaissance de soi-même. » Autrement dit, la connaissance de soi n’est pas évidente. « Aussi est-il naturel que l’homme tende à se clore partout dans une sphère » comme le dit Stanislas Fumet dans L’impatience des limites. A nous de prendre les moyens d’en sortir!

Casse pas la tête !

CASSE PAS LA TETE !
par Luc
de base 1

C’est juste avant mon déplacement en Nouvelle Calédonie que j’ai souhaité écrire ce petit témoignage personnel, certainement face à une situation de départ vers l’inconnu qui bouleverse un peu les équilibres…

Avant toute chose je souhaite remercier ma femme qui a pu m’orienter sur l’ennéagramme car sans son aide, ses conseils et cet outil fantastique je n’aurais jamais aussi bien cerné et compris mes réactions. Celles-ci m’auraient sans doute entraîné dans un puits sans fond, pensant que c’était comme çà et qu’on ne pouvait pas changer… mais si on est conscient des problèmes on peut toujours s’améliorer et l’ennéagramme en a été en grande partie la clé .

Marié depuis seize ans et père de six enfants, militaire , 43 ans. J’ai pensé pendant longtemps que tout était très binaire, bien/mal, fainéantise/travail… que le mot repos n’existait pas vraiment, qu’il fallait tout faire à fond. Dans toute situation j’ai l’impression qu’il y a toujours une remarque, réflexion ou critique à faire non pas pour faire de la peine, vexer ou sortir sa science mais plutôt parce qu’il y a toujours mieux à faire, une façon de tendre vers un certain perfectionnisme. C’est d abord à moi-même que je me fais des réflexions et avec moi que je suis le plus dur finalement.

Le réflexe de scanner dans une pièce ce qui ne va pas, sur la tenue d’un enfant, sur la recette d’un plat, les travaux que l’on fait dans la maison, le travail des autres… Je me sens comme obligé de corriger la moindre erreur et tout cela crée de la tension en moi mais aussi pour les autres.  Au point de dire par exemple à mes enfants: puisque tu fais mal je préfère le faire, mais du coup on doit être partout à s’en épuiser et finalement l’enfant n’a pas vraiment appris en essayant et il n’aura pas assez confiance en lui. J’ai entendu souvent de moi que je suis tendu, que lorsque je rentre dans une pièce cette tension se ressent, que je suis plutôt raide, et ne sais pas me détendre (et même que j’ai la ride du lion…). C’est vrai et tout cela conduit finalement à focaliser sur le négatif au lieu du positif et crée une forte souffrance et tension intérieure.

J’aime l’histoire et j’ai tendance à me reconnaître dans le personnage qui sera le plus proche de mes réactions, Louis IX, saint Louis, est de fait un modèle: comme lui, je n’arrive pas à supporter l’injustice, tout ce qui n’est pas ordonné sur le temporel comme le spirituel. Lorsque j’entreprends un travail il faut le faire et bien le faire parfois au risque d’aller dans trop de détails et j’ai une grande difficulté à déléguer: forcément ça ne sera pas fait correctement.

Tendance à beaucoup donner, s’investir, mais du coup c’est oublier de prendre soin de soi, ne pas savoir dire non, se détendre tout simplement. Etre dans l’action et le contrôle permanent devient épuisant pour soi et les autres. On se reposera au ciel, disais-je si souvent… Ce qui finalement consistait à ne jamais prendre le temps de se reposer, comme si c’était une honte ou humiliant de devoir s’arrêter ou se détendre comme si on serait jugé d’avoir fait une petite sieste ou juste rien fait d’actif dans la journée… S’interdire de souffler et apprécier le moment présent, écouter de la musique ou se poser avec un livre par exemple m’était vu comme improductif, comme si tout mérite ou réussite était possible que dans l’action ou dans un résultat concret et visible, dans le jour d’après, dans l’anticipation .

« La question n’est pas de savoir si il y a une vie après la mort, écrit Moussa Nabati, mais s’il y a une vie avant la mort.«  Ce qui me fait rebondir sur un extrait de la liberté intérieure de Jacques Philippe: « On ne peut pas véritablement programmer sa vie, on ne peut que l’accueillir instant après instant. La seule chose qui nous appartienne , en fin de compte, c’est le moment présent. Il est le seul lieu où nous puissions vraiment poser des actes libres; il n’y a que dans l‘instant présent que nous sommes vraiment en contact avec le réel. »

Si j’ai souvent entendu le mieux est l’ennemi du bien, j’avais du mal à l’appliquer dans mon logiciel. J’essaye aujourd’hui de me l’appliquer, car finalement rien de ce monde n’est parfait et je pense que je me suis épuisé à rechercher une forme de perfection/contrôle dans ce que j’entreprenais, au risque de gâcher l’essentiel car cette perfection est inatteignable. A tout vouloir défendre, on ne défend rien disait un général en Normandie en 1944, alors à tout vouloir contrôler on risque de ne plus rien contrôler du tout… Chers amis de base 1, lâchez-prise, soufflez, respirez, détendez-vous et surtout souriez! Casse pas la tête, comme ils disent en Nouvelle-Calédonie, c’est-à-dire: prends ton temps, détends-toi, pas de stress, tranquille…

 

 

 

Je n’ai jamais souffert

JE N’AI JAMAIS SOUFFERT !
par Stéphanie
de base 7

Rigoler est la seule façon de voir le monde en couleur et d’oublier ses souffrances, de ne pas rentrer au dedans pour ressentir une émotion. A quoi sert de pleurer si ce n’est que pour nous faire du mal? Bannir la souffrance par le rire, par la joie. C’est comme ça que la vie doit être menée. A quoi sert la négativité? Si ce n’est à ne plus pouvoir avancer. Rester optimiste face à la vie. Sourions et la vie nous sourit! A quoi bon pleurer sur son sort lorsque l’on est en vie et que l’on peut conquérir le monde à la découverte d’une multitude de possibilités. Nous avons cette chance de vivre, de respirer, de sourire, alors profitons! Arrêtons de nous focaliser sur une seule passion ou un seul intérêt lorsque la vie nous montre qu’on peut profiter de tout, papillonner, butiner. Le temps défile à une telle vitesse, alors dépensons notre énergie et ne restons pas assis. Quelle perte de temps! On n’enferme pas un oiseau dans une cage, le jour où la porte s’ouvre, l’oiseau s’enfuira. Laissez-le libre car un jour il arrêtera de chanter.

C’est ainsi que j’ai mené ma vie, jusqu’à ce que mon corps fasse stop. Burn out. Classique. Je l’avais mené au bout, il m’a arrêtée. Des années de souffrances ignorées, de deuils non faits s’étaient accumulés et mon quota était dépassé. C’est alors que j’ai découvert l’ennéagramme, et que j’ai pu commencé à renaître. Lors de cette découverte, j’ai vu toute ma vie défiler: je n’avais pas pris conscience de toutes les souffrances enfouies, des enfermements que je ne voulais pas voir. Je suis tombée au plus bas, moi qui aimait tant la vie et qui souriait et rigolait à n’en plus finir. J’étais ce rayon de soleil, cette chaleur que je donnais à tous ceux qui m’entouraient: faire le clown, c’est ce qui me faisait vivre, vibrer. J’ai continué un peu de temps à dire que d’ailleurs je n’ai jamais souffert, que ce n’était rien, qu’il y a toujours pire ailleurs. Et quand les circonstances m’empêchaient de sourire, je m’effaçais, construisant peu à peu ma prison intérieure.

Le réveil n’a pas été brutal, tout s’est fait en douceur. Mon mental, c’est à la fois ce qui m’enferme : « la seule vie qui soit passionnante est la vie imaginaire », comme l’écrit Virginia Woolf; et ce qui me permet de me sortir de ma prison intérieure. J’ai réfléchis, écouté, puis j’ai ouvert les yeux, j’ai travaillé. Je voulais m’en sortir, arrêter tout ce que j’avais élaboré: une vie imaginaire où je me mentais à moi-même, à mon entourage, en criant que j’étais heureuse et que tout allait pour le mieux.

C’est là que j’ai su m’arrêter. J’ai appris à respirer, à ne plus bouger, à me recentrer, à vivre ici et maintenant sans imaginer ma vie. J’apprends à accueillir l’émotion la plus basse, recevoir son message et savoir qu’en faire. J’ai arrêté de dire ce n’est pas grave, j’ai affronté les conflits pour obtenir des réconciliations, j’ai senti mon cœur palpiter, j’ai eu ma première colère, j’ai pleuré de tristesse. C’est ainsi que j’ai trouvé la paix avec moi-même, pour être en paix avec le monde qui m’entoure. Cela fait un bien fou de pouvoir m’arrêter et apprécier juste le moment ici et maintenant sans penser au lendemain.

Hier, j’ignorais mon corps, je perdais ma respiration aux moindres paroles. Aujourd’hui, l’ennéagramme m’a permis de comprendre pourquoi et la méthode Vittoz m’a redonné accès aux sensations de mon corps, à des pensées plus claires, et ainsi à rejoindre mon cœur au plus profond. Je n’ai pas changé, j’ai trouvé le calme.

C’est alors que la foi a pu m’envahir comme une lumière. J’ai eu cette chance de vivre deux jours formidables en Module 2 auprès des panélistes et de mes amis de base 7. L’articulation de la connaissance de soi et de la vie de foi m’a procuré une chaleur et des réponses aux questions que je me posais. J’ai dit en panel que j’étais athée depuis des années, mais cela aussi est un mensonge : je n’y avais juste pas accès, je l’avais enfoui avec le reste. Alors le chemin est encore long: pendant 38 ans j’ai essayé d’avancer à la force du poignet, mais j’ai compris aujourd’hui qu’on ne s’en sort jamais seul. Merci à la thérapie du Docteur Vittoz et à l’ennéagramme articulés à la vie de foi! C’était un moment formidable.

Maïeutique

MAIEUTIQUE
par Aude

Je n’ai pas pris le temps de te remercier à la fin de ces deux jours de Module 2.

J’ai été renversée par la grandeur que chacun a réussi à exprimer de lui-même grâce à cet outil maïeutique qu’est l’ennéagramme.

Cela ne pourrait pas se faire sans ton doux et respectueux appui.

Je te remercie de m’avoir permis de pouvoir admirer la fragilité unique que nous portons tous.

Les clés de la forteresse

LES CLES DE LA FORTERESSE
par Ann

Nous voilà à Paris Nord en attente du Thalys qui nous ramènera vers notre Galilée.

Nos cœurs sont paisibles et nous sommes heureux d’avoir vécu ces deux jours à vos côtés avec le groupe.

Pour ma part j’ai eu du mal à quitter les lieux. Nous sommes restés flâner à l’orangerie Jean de la Croix, refaire un petit passage à l’oratoire Prophète Elie et visiter le musée du Père Jacques (très bien fait… très touchant).  Nous n’avions pas envie de secouer la poussière de nos chaussures, mais plutôt de nous laisser imprégner pour que la glaise reste bien collée et nous accompagne sur la route pour nous modeler.

J’ai été particulièrement touchée de sentir, comprendre peut-être,  à quel point chacun est en mode protection de son agneau intérieur. Toucher du doigt peut-être aussi que la traversée de la souffrance, de l’échec, peut être une des clés de la forteresse, une manière d’accepter de baisser la garde et de s’accueillir humblement avec plus d’authenticité.

Ce fut un cadeau que d’être là en la fête de sainte Thérèse d’Avila et de partager la liturgie des frères Carmes. Ce fut un cadeau que la présence du soleil.

Merci de ce qui en vous et par vous est au service de la Vie en chacun de nous.

 

 

 

Porte d’entrée

PORTE D’ENTREE
par Clotilde

Encore un immense merci pour ce stage. Ce fut vraiment un moment court mais… intense.

Je suis venue comme une touriste et j’ai été plus que chamboulée, parce que mes limites et les croyances ont vraiment implosées.  Enfin une porte d’entrée où un fil à tirer que je cherche depuis un bon nombre d’années.

Le travail continue encore car les remous ne commencent à s’estomper que maintenant… Efficacité garantie.

Vous faites un très beau travail et surtout qui rapproche de Dieu et dans cette belle aventure c’est l’un des points principaux que je retiens. Merci encore pour votre bienveillance.

 

 

Tendre doloire

TENDRE DOLOIRE
par Adrienne
de base 8

Sans rien y connaître, j’ai débarqué, en retard, au stage ennéagramme. Avant d’avoir repris mes esprits, me voici projetée en petit groupe, autour de cette question : Ce qui vous agace le plus? Les quatre premiers avouent, du bout des lèvres, que c’est pour l’une la lenteur, l’autre le travail mal fait, le troisième le temps perdu, la quatrième le mensonge. Tout le langage non verbal de l’irritation gronde en eux mais ils sont unanimes; ils prennent sur eux, leurs colères sont très rares mais alors cinglantes. J’ai l’impression d’être un ovni, ce qui m’énerve, moi, ce sont les colères si visibles et pourtant non verbalisées. Je n’ai alors rien de plus urgent que de les faire sortir. Deuxième atelier, proposer un objet. Pour commencer, une femme choisit la boucle d’oreille, ornement léger, si personnalisable, qui  illumine le visage. Suis-je vraiment un éléphant dans un magasin de porcelaine? Voici mon objet, mouvement de recul. Non ce n’est pas une hache!

Cet objet m’est venu comme une évidence, j’ ai véritablement une fascination tendre pour la doloire. Son fer à lui seul pèse plusieurs kilos et son tranchant mesure une bonne trentaine de centimètres, à première vue on croit reconnaître l’arme d’un bourreau. Une hache à abattre se manie avec des mouvements amples et puissants afin que la vitesse multiplie la force et que la frappe gagne en efficacité. Pour la doloire, rien de tel, elle n’a qu’un tranchant   ne peut utiliser que la force de sa masse, une force qui ne peut porter que vers le bas. Elle n’a vraiment rien d’une arme d’assaut.

Très lourde, assymétrique, avec son manche court; l’utiliser pour abattre serait au minimum épuisant et désastreux, probablement impossible. Elle sert à équarrir. A Guédelon, les charpentiers travaillant exclusivement à la main ont compris, par expérience, à quel point elle était plus appropriée que la scie. Par un travail maîtrisé et précis elle fait sauter l’aubier pour découvrir, aplanir et ajuster la partie noble et solide d’un tronc. Les poutres réalisées ainsi sont harmonieuses et plus solides; elles respectent le bois et ses fibres. Les poutres peuvent ne pas être droites, être non standard; elles n’en trouveront pas moins leurs places dans la structure d’une habitation.

La doloire peut travailler des pièces de bois courbes, mais est impitoyable pour les vices dissimulés.  Elle sert à faire des toits authentiques, solides, cohérents, d’une beauté brute; sous lesquels on se sent bien, protégé. C’est un outil simple, un peu effrayant, sans apparat, mais puissant, qui permet un travail délicat. Dans un chantier, la doloire ne réalise qu’une partie du travail. Que pourrait-elle sans la hache d’abattage et les roues, sans les ciseaux et marteaux, les équerres et les niveaux, les échafaudages et les cordes de levage… Chaque fonctionnement a sa cohérence et ses dangers, mais tous sont indispensables.

Dans les regards des autres participants, j’ai vu qu’une personne qui dévoile la colère, qui ne supporte pas les incohérences (qui finalement nuiront aux plus démunis), qui se présente sans détour, peut aussi avoir sa place.

Les grilles de lecture des comportements, fréquemment très genrés dans nos milieux cathos m’ont souvent laissée culpabilisée et perplexe; je ne me retrouvais pas dans les descriptions de La Femme. J’ai déployé énormément d’énergie pour changer de fonctionnement. Ce premier stage m’a fait découvrir des clefs pour mettre à distance les moralisations centrées exclusivement sur un mode de fonctionnement, jugeant les autres avec mépris et donnant des conseils étouffants. Des clefs, aussi, pour me réjouir de la diversité des approches de chacun, de la mienne.

 

Joie !

JOIE !
par Blandine et François-Xavier

Nous sommes très heureux, tous les deux, d’avoir pu participer ensemble à cette session avec vous !

Vraie découverte de l’enneagramme, qui est un peu une révélation… et qui portera des fruits, c’est sûr !

Merci pour cette animation interactive, joyeuse et très professionnelle en même temps, très attentionnée et délicate pour chacun.

Ce fut très riche, nous sommes donc tout à fait partants pour participer au M2 en novembre prochain, nous nous y préinscrivons donc avec joie.

Je viens d’aller sur ton site et j’ai consulté quelques témoignages très beaux…. nous allons regarder cela et nous replonger avec joie dans nos bases pour les découvrir encore plus, les faire murir, en parler ensemble pour les aider à s’épanouir…