La cloche : métaphore de la base 5

LA CLOCHE
par Anne
de base 5

Du haut de sa tour, paisible et solitaire,
Guettant, au loin, les premiers rayons du soleil,
Saluant, gaiement, le monde qui se réveille,
Une cloche, émerveillée, observe la terre.

Sa voix joyeuse et claire rythme les journées,
Avertit du danger, se fait alors puissante.
Et son carillon chante la vie naissante.
Quant aux mariages, sonne à toute volée.

Aux enterrements, son timbre grave et profond
Invite au recueillement, rappelle, plein d’espérance,
En s’éteignant dans le ciel avec confiance,
Que le Père attend, là, au seuil de Sa Maison.

Témoin des heures heureuses, amie fidèle,
Un matin, cependant, son ton se fit plus triste
De constater, qu’au fil du temps, point de visite,
Isolée dans son clocher, vraie citadelle.

Un homme, pourtant, surpris par cet air chagrin,F53
Entreprit l’ascension, découvrit la cachette
Servant d’abri à la gentille clochette
Qu’il saisit délicatement entre ses mains.

Devant tant de soin, elle lui dévoila son cœur
Charmant travail d’orfèvre, richesse insoupçonnée,
Qu’elle dissimulait de peur d’être abîmé,
Blessé ou brisé car empoigné sans douceur.

A l’intérieur d’elle-même se joue un drame :
Car un trésor enfoui ne profite jamais,
Son éclat ardent la consume vivement. Mais…
Osera-t-elle encore révéler son âme ?

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