La thérapie

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ETUDE D’ELISABETH ESCALON (Association Roger Vittoz)

Lors d’une thérapie Vittoz, on peut distinguer trois clés fonctionnelles et psychiques importantes : la réceptivité, la concentration et le libre usage de la volonté.

I – LA RÉCEPTIVITÉ ou l’art d’accueillir

C’est une évidence : si l’on est un tant soit peu en contact avec soi-même, on découvre et l’on apprend à reconnaître que l’on est habité par des pulsions, des tensions, des mouvements divers et contraires. Certains nous donnent force, goût, élan, unité etc.. , d’autres nous agitent, nous fatiguent, nous divisent, nous attristent, etc… On a envie d’être autrement, ou de s’en débarrasser, vite, ou de penser à autre chose, ou fuir dans l’imaginaire, envie de compenser (activité, sport, travail, nourriture, boisson, etc…), ou de mettre la faute sur l’autre, ou sur la vie qui ne va pas comme on veut, ou bien de ne pas se poser de question du tout… Tout cela, parce qu’on ne sait pas comment faire avec ça.

En Vittoz, j’ai appris à apprivoiser ce qui se passait en moi, à l’évacuer, à le contrôler. C’est le traitement fonctionnel, et ça a toute sa valeur. J’ai appris les 3 S, et commencé par le souple dont j’avais grand besoin, faisant partie des trop fort, trop vite, trop bien. Puis j’ai mieux compris la dimension du sincère. Enfin j’ai découvert le simple, (qui ne peut être que si je suis souple et sincère), le non divisée, et qui est l’unité. En même tant une parole d’un ami très proche venait dans le même sens : « L’important, ce n’est pas la perfection mais l’unité » . Etre une avec ce que je sens, avec ce que je suis, en vérité, m’ouvrait un chemin.

Une autre phrase, reçue lors d’une conférence de Jean Vanier, m’a touchée profondément, et me semble indispensable pour oser vraiment être qui je suis, cet être en chemin, et le temps qu’il le faudra. Je le cite : « Tu n’as pas besoin d’être autre, tu as le droit d’être exactement comme tu es. » C’est difficile de ne pas se juger, d’apprendre à s’aimer comme on est, réellement, et à chaque fois, et pourtant cela me semble la base, le fondement du traitement psychique.

En effet, notre être est blessé, il a trouvé des chemins de traverse, des réactions mal ajustées, parce qu’il n’a pas pu faire autrement, pour vivre, ou pour survivre. Tant que nous refusons d’entendre cette réalité souffrante, nous continuons de la faire vivre en nous. Et tant que nous n’arriverons pas à l’accepter, nous allons lutter contre ce réel d’une façon ou d’une autre, vouloir le corriger par nous-mêmes, et cela donnera des résultats, mais ne tiendra pas. Au contraire, il nous faut entrer dans ce consentement de notre réel et nous aimer tels que nous sommes.

 

II – LA CONCENTRATION ou la faculté de demeurer 

Nos tensions, comment les vivre ? Nous savons tous qu’une tension est plus que cela, et que si nous nous donnons la peine de rester avec elle, non seulement elle cesse, mais elle a peut-être quelque chose à nous apprendre.

Un exemple : un événement à vivre, ce travail à rendre, je sens cette tension en moi, cette espèce de pression intérieure qui me parasite. Je peux me raisonner, appeler la confiance, m’intéresser à autre chose etc… Ça marche plus ou moins. Mais je peux aussi prendre le temps de sentir ce qui m’habite, reconnaître cette peur de ne pas y arriver… et que c’est d’elle dont j’ai envie de me débarrasser vite tant elle est pénible à vivre, et trouble ma disponibilité à vivre le présent. Cesser de la fuir de mille façons, de ne pas l’entendre, mais me donner le droit et le temps de la vivre à fond sans chercher d’issue. D’abord si je suis une avec elle, je retrouve mon unité. Et parce que cette peur a été entendue, respectée, le calme revient, et je retrouve ma capacité de vivre ouverte à l’instant présent.

Un autre exemple : cette personne qui vit douloureusement l’absence de l’autre. Entrer dans la sensation qui se dit dans son cœur souffrant, mais aussi dans son corps, recevoir cette sensation du manque, sans la juger, sans chercher à la fuir, fait desserrer la douleur, soulage, y revenir jusqu’à ce qu’elle lâche, et que plus de paix vienne. Car dès qu’on a été entendu dans sa souffrance, une certaine paix avec soi-même vient : on cesse de se refuser. Sans doute, il faudra le reprendre encore, tout à l’heure, ou demain, le temps qu’il le faudra, en sachant que si c’est toujours le même manque, il est toujours à accueillir en vérité, car il touche tant de zones de notre être, qu’il a souvent d’autres choses à nous dire encore, et à consentir.

 

III – LA VOLONTE ou la liberté de consentir

Mais il est des souffrances récurrentes, qui résistent et nous laissent démunis, en colère, coupables, ou déprimés, ou honteux de nous-mêmes, qui font perdre confiance en soiC’est le moment je crois de faire des liens avec l’enfance, et c’est parfois le seul moyen de ne plus se juger, et de permettre ainsi à cette souffrance enfouie de se dire, de s’évacuer, de s’intégrer.

Car, contrairement à ce que l’on pense, derrière cette peur, derrière ce chagrin, ou autre, c’est la plus belle part de notre être qu’il nous est donné de recevoir, c’est vraiment le cœur de l’enfant que nous avons été dans sa vulnérabilité, dans son impuissance, dans son innocence, dans sa soif d’amour et de vérité qui se dit là, qui n’a pas été compris, ou a tellement été inquiet, qui a tant porté qu’il a pris tout sur lui, ou bien a tellement été déçu dans son attente, jusqu’à se sentir perdu… Comment ne pas le recevoir, l’écouter enfin, comment ne pas l’aimer ?

Jusqu’où aller ? Car écouter jusqu’au fond sa souffrance, ça fait peur. Et c’est normal d’avoir ce mouvement instinctif de repousser la souffrance. C’est normal quand on replonge dedans de se demander si l’on est bien sur la bonne voie, ou s’il ne faudrait pas se secouer un peu ! Ça fait peur, c’est humain . Jusqu’où peut-on aller ? et ne va-t-on pas s’y noyer ? Je crois en fait que le danger est bien davantage de ne pas oser s’ouvrir jusqu’au bout à ce qui se dit là, et qui me submerge. En effet pour moi toute la question, et la richesse du Vittoz, est d’apprendre à ne pas se donner la réponse, mais d’apprendre à la recevoir, à consentir que ce me soit donné.

En effet quand on se la donne, et il y a pleins de moyens très futés pour cela, ça s’arrête enfin… mais ça revient, et ça ne tarde pas. Bien sûr il n’est pas question non plus de rester pour rester dans la souffrance, mais de rester pour l’entendre. En effet, il nous faut apprendre à demeurer, à consentir que ce soit là et que je n’y peux rien, qu’il n’y a pas de réponse ni de solution immédiate, que ce réel. Et ce n’est pas facile de demeurer dans son impuissance, dans son intensité, de nous aimer avec ça, de ne pas nous débattre, nous refermer, nous condamner, capituler…

Et pourtant c’est au fond de l’impuissance consentie que la réponse vient.
Cette réponse ne m’appartient pas dans ce sens que je ne peux pas la vouloir, que je ne peux pas me la donner. Elle vient sans effort, elle est autre, et nous surprend toujours un peu, car elle ne vient pas du raisonnement si pertinent soit-il, mais elle est juste et apporte le calme, la paix, la disponibilité pour plus de vie. Je peux savoir que tant que ça n’a pas lâché tout seul, c’est que je ne suis pas encore allé au bout de ma souffrance, que j’ai ou aurai encore à l’exprimer .

Un exemple, pour illustrer ce que je veux dire. Un enfant rentre de l’école, tout triste, parce que les autres se sont moqués de lui. Sa maman l’accueille et, devant son chagrin, différentes réactions sont possibles. La maman peut écouter son enfant et essayer de lui changer les idées, en lui proposant à goûter, ou autre. Ou bien elle peut l’écouter et essayer de raisonner avec lui : -C’est vrai, dans la vie ça arrive. – Il n’a pas voulu dire ça. – Ça nous arrive à nous aussi de blesser etc… Et je ne critique pas la sincérité de la maman qui écoute et raisonne avec son enfant. Mais ce dont l’enfant a besoin, c’est que quelqu’un reconnaisse sa souffrance d’enfant, tellement grande pour lui, l’autorise à la dire jusqu’au bout, (et cela même si elle semble à l’autre partiellement juste), sinon l’enfant reste tout seul avec son chagrin. Dès qu’il se sentira vraiment entendu dans sa souffrance, il sera soulagé, et pourra trouver tout seul sa solution. D’ailleurs, la plupart de temps, ça se termine par un gros soupir… et l’enfant d’un seul coup repart de lui-même à ses jeux.

De la même façon, le thérapeute est celui qui accompagne l’autre jusqu’au bout de sa souffrance. D’où la nécessité d’aller lui-même jusqu’au bout de la sienne. En effet, on a besoin de l’autre, qui est passé avant nous et qui nous fait confiance, pour nous autoriser à être comme nous sommes, pour consentir à vivre ce qui est là. Le thérapeute nous donne la force d’entrer plus à fond dans notre souffrance, et c’est chemin de guérison, et la réponse viendra toute seule, d’elle-même. Mais une fois encore, ce n’est pas de dire sa souffrance qui est le pire, même si de la revivre parfois nous bouleverse entièrement. Ce sont nos résistances qui sont les plus douloureuses, tout ce qui nous empêche de nous accepter tels que nous sommes, et qui a quelque chose à voir avec le jugement plus ou moins masqué. Tout pour éviter cette souffrance initiale dont on s’est plus ou moins coupé. Et c’est ce qui empêche la guérison .

Comment aider l’autre ? Les cas de figures sont multiples et j’en nommerai seulement quelques uns .
– Quand l’autre peut exprimer sa souffrance, nous pouvons essayer de l’aider par une écoute inconditionnelle, sans aucun jugement moral, ouvert aux mots, aux sons, au comportement, et surtout sans solution aucune dans notre tête. 
La réponse viendra la plupart du temps toute seule, en son temps. L’autre a sa propre et unique clé en lui.
– Quand il ne sait pas, qu’il souffre sans savoir ni pourquoi, ni comment, ni par quel bout se prendre, alors il nous faut l’aider à entrer dans ce réel si peu confortable, et ce je ne sais pas, je ne peux pas. Parce que nous sommes passés par là, nous pouvons rester auprès de lui sans peur, dans l’ouverture et la confiance, et ce sera déjà secours.
– Quand il croit savoir, c’est-à-dire au niveau de sa tête mais pas au niveau du cœur, il nous faudra beaucoup de délicatesse et de patience pour recevoir sans décourager mais ramener l’autre à la sensation, et écouter nous-mêmes vraiment avec notre cœur, pour renvoyer à l’autre la question qui pourra l’aider à s’ouvrir plus profondément, à se laisser surprendre, en sachant bien nous-mêmes que nous ne savons pas, en laissant bien les questions ouvertes .
– Enfin, il y a celui qui sait, et qui ne peut pas dire tant la souffrance est grande, et n’arrivant pas à la partager se sent d’autant plus isolé. Tant d’impuissances de part et d’autre, qu’il nous faut accueillir, et auxquelles il nous faut consentir : impuissance de la personne qui désire tant pouvoir s’exprimer et être rejointe, et impuissance de l’autre qui ne peut recevoir davantage et ne peut rien de plus… Oser vivre cela qui est douloureux, c’est garder le lien, c’est consentir à l’accueil dans le respect et la confiance, c’est aussi accepter notre humanité mutuelle, faite de limites et de pauvretés, mais aussi d’accueil et de fidélité, je crois que c’est cela aimer. Et dans ce consentement souvent douloureux, à un moment donné, la réponse vient, justement au travers de nos imperfections, de nos impuissances reconnues, de nos pauvretés consenties. Oser vivre cette humanité imparfaite permet à chacun de venir à soi-même.

En résumé je donnerais quatre pôles à développer en traitement psychique :
Développer notre capacité de demeurer dans la sensation, car tout est sensation.
– Développer notre capacité de nommer avec justesse ce que nous ressentons, cela d’une façon régulière et profonde, tranquille. Je crois personnellement à l’aide réelle de l’écriture qui nous aide à déposer, voir plus clair, faire nos choix, être en vérité .
Développer notre capacité de demeurer dans la non-solution, la non-réponse, dans l’impuissance. Demeurer, consentir… jusqu’à ce que ça nous soit donné, car la vie est généreuse, et elle donne pour peu que nous sachions traverser nos peurs et nos freins. De consentement en consentement, elle nous est redonnée sans cesse car tout est don.
Redécouvrir l’infini du recevoir… En effet, je reçois la vie aussi à travers mes blessures. Mais si je refuse mes blessures, je refuse aussi la vie. Consentir à mes blessures me permet de recevoir la vie de plus en plus pleinement, car plus libéré, plus simplifié.

Pour terminer, je donnerai quelques exemples, pris sur le vif dernièrement.
Cette personne qui par moments se sent inadaptée, inadéquate à la situation, pas capable de réussir aussi bien que d’autres, se sent malheureuse, craintive, honteuse d’elle-même parfois, souffrance récurrente qui fait perdre confiance en soi… Qui n’a pas vécu ce genre de situation humiliante pour soi !
Et bien sûr, comme ça marche d’inconscient à inconscient, on rencontre forcément un autre, des autres, qui mettent le doigt juste où ça fait mal, nous remettent en question et réactivent ce doute, plus fort que soi, qui submerge et qui vient de l’enfance. Il n’est pas inutile de regarder la situation et de bien faire fonctionner notre raisonnement : « chaque personne est unique, donc incomparable, ne nous comparons donc pas… 
Et puis dans le chant du monde, chacun a sa propre note spécifique à chanter, et chacune est indispensable… Et puis on a droit à l’erreur, à ne pas tout savoir… Et puis me donner le droit d’être comme je suis pour pouvoir donner aux autres, et en vérité, le droit d’être eux-aussi comme ils sont… etc. »

Tout cela a sa valeur si ce n’est pas une façon de ne pas sentir notre réel, si ce n’est pas une façon de lutter à notre manière contre ce qui est là et qui revient, et qui me fait mal. Mais oser s’intéresser à cette part souffrante en moi, au lieu de m’intéresser à ce qui revient à l’autre (mon offenseur) et qui lui appartient. Sentir, et consentir en moi à ce qui se dit là, aux sensations qui remontent, aux questions enfouies, à ce que ça me rappelle, à demeurer sans me juger avec cette sensation qui prend toute la place… Cela ne réglera pas le problème dans l’immédiat, et même parfois c’est bien plus douloureux car enfin ça devient conscient, et l’on n’avait pas la mesure de combien on a été blessé, de combien on a besoin de temps, et d’amour maintenant. Mais si j’ose, et si ça m’est possible de chaque fois oser m’ouvrir en vérité… alors, comme la rosée du matin apporte imperceptiblement chaque jour sa nourriture, la guérison viendra.

Dernier exemple : Dans un couple, il y a des points communs, il y a aussi des différences. Mon mari aime commencer, entreprendre, et plusieurs choses à la fois. Moi j’aime aussi entreprendre, mais une chose à la fois pour aller jusqu’au bout. C’est une réalité, elle n’est pas à juger, c’est. Et mon être profond peut et veut accepter cette différence. Mais vient toujours un moment, et ça vient d’un coup, où l’insécurité vient, et la tristesse aussi. Je peux passer mon temps à essayer de comprendre l’autre, et intérieurement à me justifier. Même si ça m’apprend à mieux comprendre, cela ne change rien. Je puis si c’est possible, dire mon senti à l’autre, lui dire à partir de moi et non pour qu’il change : c ’est mon histoire, c’est ma façon à moi de réagir, le reste lui appartient. Mais surtout dans la bienveillance rester avec cette sensation désagréable, oppressante, douloureuse en moi. Ne pas la fuir ni la raisonner, mais lui donner sa place, en prendre soin. Si elle est là, c’est pour être entendue, aimée. Car derrière cette insécurité qui me fait mal et cette image blessée de moi-même se dit la vulnérabilité et la fragilité d’un enfant qui n’avait que besoin d’amour pour advenir à lui-même tranquillement, et qui n’a pu être suffisamment rassuré, conforté, sécurisé.

En retrouvant cette sensation et en l’accueillant, c’est mon besoin qu’enfin j’accueille, mon désir refoulé que je reçois, en fait, la part la plus belle que notre monde et toute notre éducation condamnent, corrigent, et veulent redresser de force. C’est en l’aimant, et seulement en l’aimant, qu’elle trouvera doucement sa juste place. Alors, insensiblement et sans qu’on fasse rien de plus, quelque chose s’ouvre en nous d’accueillant et de respectueux, et mystérieusement dans l’autre aussi. Bien sûr rien n’est changé, et pourtant rien n’est plus pareil. La vie nous est redonnée, autrement, toujours surprenante, et bonne.

On parle parfois des limites du Vittoz. Pour moi, je dirai qu’il n’y en a pas dans l’accueil du réel, et cela chacun à son propre rythme. Je pense davantage à la limite de rétablir, ou de tenter de garder le contrôle à toute fin. La vie nous fait nécessairement passer par des phases où le contrôle est insuffisant.
C’est encore une fois le moment de s’accueillir pleinement, et de demeurer, sans se juger. La limite de l’exercice des distances, difficile pour certains, est révélateur de quelque chose qui est à venir. D’autres, à qui cet exercice ne posait pas de problème, peuvent un jour en sentir les difficultés dans des moments où de leur inconscient remontent des choses importantes. 
C’est encore une fois le moment de demeurer bien en contact avec soi-même, à l’écoute de ce qui se dit en soi, sans se focaliser sur cet exercice.

La limite de l’élimination directe a déjà été soulevée, nous faisant préférer l’accueil en profondeur de nos émotions d’où s’opérera en son temps une élimination progressive. Je pense aussi à celle des appels d’état, gymnastique du cerveau, capacité à retrouver calme, confiance, etc. et qui ne doit pas nous aider au refoulement. Il est évident que nos apparents échecs sont souvent le marche-pied de nos perles les plus cachées et les plus précieusesSachons les accueillir comme telles, sans les restreindre à des mots, mais en découvrant que derrière nos faiblesses que nous trouvons ridicules, nos défaillances et nos tristesses que nous sentons inadaptées et inacceptables, c’est toute la vulnérabilité et la beauté de notre cœur qui se dit là, dans son besoin de respect, besoin de tendresse, besoin de communion, cette part si belle de notre être qui n’a pas encore été reconnue, et qui est à aimer.

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